En déclarant que les "soutiens" du Hezbollah -- la Syrie mais aussi l'Iran -- sont responsables des "prochaines étapes décisives" de la crise israélo-libano-palestinienne et doivent user de leur influence pour que la milice chiite cesse ses tirs de roquettes contre Israël et libère les soldats des Forces Israéliennes de Défense en vue d'amorcer un processus diplomatique, le porte-parole de la Maison-Blanche, Tony SNOW, reconnaît implicitement que l'Iran a su capitaliser sur la crise israélo-libano-palestinienne en sublimant l'obstacle du double clivage ethnique (minorité perse contre majorité arabe) et religieux (minorité chiite contre majorité sunnite) pour mobiliser le soutien de l'opinion publique arabo-musulmane et étendre sa sphère d'influence régionale (Tony SNOW, Press Briefing by Tony Snow, 18 juillet 2006).
M. SNOW octroie ainsi au régime iranien un rôle de protagoniste dans la résolution diplomatique de la crise israélo-libano-palestinienne, ce que ce dernier recherchait via une stratégie indirecte par acteurs armés non étatiques interposés. Il complète au demeurant le propos du président George W. BUSH suspectant le régime syrien d'être tenté de renouer avec une politique d'influence au Liban après en avoir retiré ses 14 000 militaires sous la pression de la communauté internationale en mai 2005 -- mettant ainsi un terme à 29 ans d'occupation.
A l'issue d'un débriefing à l'attention des membres du Congrès sur le sommet du G-8 organisé les 15-7 juillet 2006 à Saint-Pétersbourg, le président George W. BUSH postule qu'au-delà des considérations tactiques et humanitaires les "situations tragiques" constituent parfois des opportunités stratégiques, notamment lorsqu'elles ont le mérite de clarifier certaines situations internationales et de remettre en cause un statu quo inacceptable -- en l'espèce la dégradation de la souveraineté de l'Etat libanais par l'acteur armé non étatique du Hezbollah, lequel est doublement parrainé par les régimes iranien et syrien (George W. BUSH, President Bush Meets with Bipartisan Members of Congress on the G8 Summit, 18 juillet 2006). M. BUSH applique ainsi sa "doctrine" (non discrimination entre les organisations terroristes et les Etats qui les parrainent aux fins de reterritorialisation de la dissuasion) en soutenant que la "cause profonde" du conflit qui oppose l'Etat d'Israël au Hezbollah réside dans les "attaques terroristes" contre un "pays démocratique" partiellement "inspirées par les Etats-nations" iranien et syrien. S'il soutient l'exercice par Israël de son droit de légitime défense, le président formule trois recommandations pour la résolution de la crise:
- d'abord la retenue militaire des Forces de Défense Israéliennes de sorte que le gouvernement libanais du premier ministre Fouad SINIORA ne s'effondre pas mais "réussisse et survive"
- ensuite l'exercice d'une pression sur le régime syrien
- enfin la poursuite par la communauté internationale de l'isolement du régime iranien
A l'issue d'une rencontre avec le ministre égyptien des Affaires étrangères, la secrétaire d'Etat Condoleezza RICE estime que le conflit n'est pas suffisamment "mûr" pour être résolu par l'intervention diplomatique des Etats-Unis. Considère que cette dernière doit être de dernier recours lorsqu'il s'agira de traiter les déterminants sous-jacents ou profonds du conflit (niveau stratégique) en vue de "créer les conditions durables du progrès politique".
Le président du parlement iranien, Gholam Ali HADDAD-ADEL, affirme de son côté que l'ensemble du territoire israélien est à portée des attaques du Hezbollah dont il loue le dirigeant, cheikh Hassan NASRALLAH. Réciproquement, le porte-parole du parti de dieux ajoute que son organisation attaquerait les intérêts américains et/ou israéliens à travers le monde si l'ayatollah Ali KHAMENEI l'enjoignait.
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