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Nicolas MARTIN-LALANDE
Chercheur à l'Observatoire sur les Etats-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques (www.dandurand.uqam.ca)
UQAM, C.P. 8888
Succ. Centre-Ville
Montréal (Québec)
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Tél.: 514-987-6781 (poste 3174)
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Skype: 08.70.44.50.18
bio.: www.dandurand.uqam.ca/fr/chercheurs/martin_lalande/pres.htm
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Si la communauté cubaine de Floride s'impatiente dans la perspective d'une succession à la tête de l'Etat cubain, l'administration du président George W. BUSH opte prudemment pour une attitude attentiste après que son secrétaire personnel a annoncé à la télévision le 31 août 2006 que le président cubain Fidel CASTRO déléguait temporairement (mais pour la première fois depuis son accession en 1959) ses pouvoirs cumulés (président de la République de Cuba, premier secrétaire du Comité central du parti communiste cubain et commandant-en-chef des Forces Armées Révolutionnaires) à son frère Raul CASTRO pour des motifs de santé, et ce jusqu'à son rétablissement:
Par la voie de son secrétaire, M. Fidel CASTRO estime qu'en de telles circonstances son pays est "menacé [...] par le gouvernement des Etats-Unis" qualifié d'impérialiste. S'il maintient l'organisation du sommet des nations non-alignées prévu à la Havane en septembre, il demande en revanche que la célébration de son anniversaire (80 ans le 13 août) soit reportée au 2 décembre -- date du cinquantenaire de la création des Forces Armées Révolutionnaires (FAR)cubaines. La dernière apparition publique de M. Fidel CASTRO date du 26 juillet lorsqu'il discourut pendant deux heures pour marquer le 50ème anniversaire de l'attaque de Moncada.
Jusqu'alors premier vice-président du Conseil d'Etat et du Conseil des ministres, ministre des FAR et second secrétaire du PCC, Raul CASTRO est un pilier du régime communiste cubain dont il a réaffirmé la pérennité en cas de changement de direction politique lors d'un discours en date du 15 juin 2006; sa succession à la tête de l'Etat en remplacement de son frère aîné est régulièrement confirmée depuis le 5ème Congrès du PCC d'octobre 1997. Nonobstant sa réputation de pragmatisme (adhésion au socialisme de marché, voeux de coopération bilatérale avec les Etats-Unis en matière de lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue et l'immigration illégale) et son âge (75 ans, ce qui voue un éventuel gouvernement à ne faire que prolonger -- non pas aboutir -- la transition jusqu'à la relève de génération), Raul CASTRO pourrait être tenté par une transition successorale violente visant à purger le bureau politique du parti communiste tout en compensant par la force son déficit (de domination) charismatique.
Depuis 1961, les Etats-Unis n'ont plus de relations diplomatiques avec l'Etat cubain contre lequel ils maintiennent en revanche un embargo économique tout en planifiant périodiquement les modalités d'une transition post-castriste pacifique.
Les rapports annuels de la Commission for Assistance to a Free Cuba créée en 2003 (la CAFC est conjointement présidée par le secrétaire d'Etat Condoleezza RICE et le secrétaire au Commerce Carlos M. GUTIERREZ) prévoient régulièrement que les Etats-Unis assisteront Cuba (à sa demande) après un changement de régime pour:
L'édition 2006 du rapport de la CAFC a par ailleurs recommandé d'intensifier l'aide financière (80 millions de dollars américains sur deux années) à destination de l'opposition politique et des organisations non gouvernementales cubaines dans le but explicite d'éviter une succession et d'accélérer la transition démocratique de l'île ("d'un contrôle répressif à la liberté") -- initiative alors qualifiée par le régime castriste de violation de la souveraineté de l'Etat cubain (Commission for Assistance to A Free Cuba, Report to the President July 2006, juillet 2006, 93 p.).
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Quatre attentats tuent une quarantaine d'Irakiens et en blessent une cinquantaine -- majoritairement des militaires -- à Bagdad, Beiji et Muqdadiyah:
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Le président George W. BUSH se félicite de la résolution "forte" votée par le Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) qui exige du gouvernement iranien qu'il suspende -- d'ici le 31 août 2006 et sous le contrôle de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) -- "toutes ses activités liées à l'enrichissement [d'uranium] et au retraitement [des déchets nucléaires], y compris la recherche-développement" (George W. BUSH, President Bush Tours Port of Miami, Miami, Floride, 31 juillet 2006). Votée par 14 voix contre une (Qatar) sur le fondement juridique de l'article 40 du chapitre VII de la Charte des Nations Unies (autorisant le recours à la force armée au titre de la force exécutoire), la résolution 1596 reflète selon M. BUSH la volonté de la communauté internationale d'interdire à l'Iran l'acquisition du savoir-faire nucléaire -- a fortiori celle d'une arme nucléaire; le président remercie à ce titre les "partenaires" des Etats-Unis.
A la suite de cette résolution démontrant "la gravité de la situation et la détermination du Conseil", le porte-parole du département d'Etat, Sean McCORMACK, formule le voeu que l'Iran prenne la "décision stratégique" de coopérer en renouant le fil de la négociation (Sean McCORMACK, UN Security Council Resolution on Iran, 31 juillet 2006). Le secrétaire d'Etat Condoleezza RICE souligne que la "porte de la diplomatie" reste ouverte (Condoleezza RICE, Briefing En Route Washington, DC, 31 juillet 2006).
Parce que le gouvernement iranien a échoué à amorcer les négociations -- envoyant au mieux des signaux équivoques et prétendant ne répondre que le 22 août à l'offre d'un paquet de mesures incitatives et dissuasives élaboré par l'UE-3 (Allemagne, France et Grande-Bretagne) puis approuvé par les Etats-Unis, la Chine et la Russie ("P-5+1": cinq membres permanents + l'Allemagne en tant que membre de l'UE-3) avant d'être présenté au gouvernement iranien par le Haut représentant de l'UE pour la politique étrangère et de sécurité commune, Javier SOLANA, le 6 juin 2006 --, la communauté internationale (y compris les puissances chinoise et russe initialement réticentes) exige désormais du réfractaire la suspension de ses activités d'enrichissement d'uranium et de traitement des déchets nucléaires en le plaçant devant une alternative:
A condition que l'Iran suspende de manière "immédiate", "complète" et "vérifiable" (Condoleezza RICE, discours du 31 mai 2006) ses activités d'enrichissement d'uranium et de traitement des déchets nucléaires, les principales mesures incitatives que contient l'offre du "P-5+1" sont (importance décroissante):
Découlant du référé immédiat devant le CSNU qui suivrait un refus iranien, les principales mesures dissuasives que contient l'offre du "P-5+1" sont:
Au cours de sa rencontre du 11 juillet avec M. SOLANA, le négociateur en chef iranien sur le programme nucléaire litigieux de la République Islamique d'Iran, Ali LARIJANI, était réputé articuler la réponse du gouvernement iranien au paquet de mesures incitatives et dissuasives formellement présenté au gouvernement iranien le 6 juin par M. SOLANA. Cette troisième rencontre entre les deux hommes s'est avérée infructueuse.
Le 12 juillet 2006, le groupe "P-5+1" (cinq membres permanents du CSNU plus l'Allemagne en tant que membre de l'UE-3) a exprimé sa "profonde déception" faute d'indice de la volonté du gouvernement iranien de négocier (l'Iran refuse de suspendre préalablement ses activités d'enrichissement d'uranium et de traitement des déchets nucléaires) et a annoncé n'avoir "d'autre choix" que de renvoyer le dossier litigieux devant le CSNU (Philippe DOUSTE-BLAZY, P-5+1 Statement: Negotiations With Iran, Paris, France, 12 juillet 2006).
Le 20 juillet, le Conseil Suprême pour la Sécurité Nationale iranien a promis que le gouvernement iranien répondrait formellement le 22 août 2006 au paquet de mesures incitatives et dissuasives tout en avertissant que l'imposition de sanctions par le CSNU aboutirait à une révision de la politique nucléaire de la République Islamique d'Iran.
Le CSNU est compétent sur le dossier du nucléaire iranien depuis février 2006:
Si la nouvelle résolution du CSNU en date du 31 juillet est le produit d'un consensus ad hoc entre ses membres, la convergence stratégique pourrait s'effacer devant les divergences tactiques (liées d'abord aux délais impartis au gouvernement iranien pour répondre, ensuite aux modalités des éventuelles sanctions) entre d'un côté les Etats-Unis, l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne et, de l'autre, la Chine et la Russie -- deux membres permanents dotés du droit de veto.
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Dans un communiqué de presse publié de Jérusalem (Israël) quelques heures avant son retour aux Etats-Unis, le secrétaire d'Etat Condoleezza RICE présente le projet de règlement à long terme de la crise israélo-libanaise en trois parties qu'elle soumettra au Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) dès cette semaine (Condoleezza RICE, Statement on Three-Part Comprehensive Settlement, Jérusalem, Israël, 31 juillet 2006).
Intervenant quelques heures après que l'aviation israélienne a frappé le village sud-libanais de Cana (tuant 54 personnes dont 37 enfants), la publication de ce communiqué confirme que le coût politique induit par l'opération militaire israélienne (son principal impact réside dans l'érosion du soutien des opinions publiques -- libanaise, arabo-musulmane, internationale mais aussi dans une moindre mesure américaine -- à la campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban) marque un tournant de la crise israélo-palestinienne en ne laissant d'autre alternative à l'administration américaine que de réviser le contenu de son offre de médiation à l'aune du nouvel environnement moins permissif qui prévaut désormais.
Visant à concilier "cessez-le-feu urgent" et "règlement durable", le projet qu'articule Mme RICE est un triptyque composé de trois volets:
Le secrétaire d'Etat estime qu'un consensus de la communauté internationale existe d'ores et déjà sur quatre principes politiques pour un règlement durable de la crise:
Le président George W. BUSH confirme que son administration élabore un plan de sortie de crise traitant ses "causes profondes" qu'elle soumettra au CSNU (George W. BUSH, Remarks by the President to the Travel Pool, Miami, Floride, 31 juillet 2006).
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Les pertes humaines américaines du mois de juillet 2006 dans le cadre de l'Opération Iraqi Freedom s'élèvent à 44 militaires tués (61 en mai; graphique 1), ce qui porte leur cumul depuis mars 2003 à 2578 (graphique 2) et établit sur 41 mois la moyenne des pertes humaines mensuelles à 62,9.
Les engins explosifs de fabrication artisanale (IEDs pour Improvised Explosive Devices) causent 17 des 44 décès (38,6%, graphique 3) en juillet 2006, ce qui porte le cumul des militaires américains tués par IEDs depuis mars 2003 à 873 (33,9% du total).
Le nombre des blessés s'élevait à 442 en juin (le chiffre du mois en cours n'est disponible qu'après un délai de plusieurs semaines), ce qui portait alors le cumul des blessés depuis mars 2003 à 18 777 et établissait sur 40 mois la moyenne des blessés mensuels à 469,4.
Les quatre provinces sunnites d'Anbar, de Bagdad, de Salahaddin et de Nineveh restent les plus létales: elles représentent 42% de la population mais comptent 78,2% des pertes militaires américaines, 36% des pertes militaires américaines pour la seule province d'Anbar (graphique 4).
Le groupe indépendant Iraq Body Count évalue entre 39 593 et 44 070 le nombre de civils irakiens tués depuis le déclenchement de l'OIF en mars 2003.
Les pertes humaines américaines de juillet 2006 dans le cadre de l'Opération Enduring Freedom s'élèvent à 9 militaires tués (18 en juin 2006), ce qui porte leur cumul à 323 depuis octobre 2001, tandis que le nombre des blessés est de X, ce qui élève leur cumul à 795.
(Source: Iraq Coalition Casualties)
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Opérant jusqu'à présent dans le capitale Kaboul (phase I depuis août 2003), les 13 provinces du nord et de l'ouest du pays (phase II), la Force Internationale d'Assistance à la Sécurité (FIAS) de l'OTAN assume la responsabilité des opérations de stabilisation et de reconstruction dans les six provinces instables du sud de l'Afghanistan (phase III: Day Kundi, Helmand, Kandahar, Nimroz, Oruzgan et Zaboul), succédant ainsi à l'Opération de contre-insurrection/terrorisme Enduring Freedom menée par le Commandement des Forces Conjointes en Afghanistan (CFC-A pour Combined Forces Command - Afghanistan: environ 27 500 militaires dont 20 000 américains; 14 Provincial Reconstruction Teams - PRTs) et qui se concentrera dorénavant dans les provinces de l'est. Ce transfert illustre selon le commandant du CFC-A, le lieutenant général Karl EIKENBERRY, l'engagement de la communauté internationale auprès de l'Afghanistan. La phase IV (responsabilité des opérations de stabilisation et de reconstruction dans l'est de l'Afghanistan) est prévue en décembre 2006.
Commandée par le lieutenant-général britannique David RICHARDS (ci-joint), la FIAS comprend 18 000 militaires (10 500 en 2005) -- en provenance de 34 pays membres ou partenaires de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord -- et commandent neuf PRTs; elle a pour principale mission de garantir un environnement sécuritaire propice à la reconstruction, au développement économique et à la bonne gouvernance. La mission dans le sud-afghan incombe principalement aux troupes britanniques (3 000 militaires dans la province de Helmand), canadiennes (2 200 militaires dans la province de Kandahar) et néerlandaises (1 500 militaires dans la province d'Oruzgan).
Ce transfert de la responsabilité des missions de stabilisation et de reconstruction dans les six provinces du sud de l'Afghanistan intervient alors que le volume de l'activité insurgée augmente continûment depuis 2005 (particulièrement dans le sud et depuis les élections parlementaires et provinciales du 18 septembre 2005; 1 700 individus -- civils et militaires -- ont été tués depuis janvier 2006 dans des affrontements entre insurgés et forces de sécurité quelles qu'elles soient). Trois facteurs structurels expliquent cette intensification:
Quatre considérations conjoncturelles se greffent sur ces tendances lourdes:
L'augmentation du volume et de l'ampleur de la violence insurgée confirme trois évolutions:
Derrière l'apparent monolithe de l'insurrection se trouvent quatre états finaux recherchés politiquement et autant d'idéaux-types insurgés entre lesquels diverses passerelles permettent des coopérations:
Certes, le président afghan Hamid KARZAI a critiqué le 22 juin 2006 la conduite des missions de contre-terrorisme par le CFC-A et demandé une "réévaluation stratégique" tout en soulignant que les causes de la violence relèvent "largement" des "facteurs étrangers" (le terrorisme transnational de type al-Qaida et certains groupes insurgés taliban planifiant et coordonnant leurs opérations à partir du Pakistan) et en appelant par conséquent à éradiquer les Taliban jusque dans les sanctuaires de l'espace afghano-pakistanais (notamment les zones tribales fédéralement administrée du Pakistan); M. KARZAI ajoute le 9 juillet 2006 "l'industrie de l'opium" à la liste des acteurs étrangers responsables de la violence en Afghanistan.
Mais la FIAS connaît plusieurs difficultés:
In fine, la population afghane prêtera allégeance à celui qu'elle perçoit comme le meilleur prestataire de sécurité (physique et économique), qu'il s'agisse du gouvernement ou du mouvement insurgé qui cherche à lui ôter son contrôle (rompre le lien gouvernement-population) en vue de s'établir comme force sociopolitique.
Cette mission de stabilisation et de reconstruction de la FIAS en Afghanistan est d'autant plus décisive pour l'avenir de l'OTAN que le sommet de Riga de novembre 2005 est censé revitaliser la dynamique d'élargissement de l'organisation (signature de plans d'adhésion). Or, les pourfendeurs des opérations "hors zones" (i.e. hors théâtre européen: entraînement des officiers des forces de sécurité irakiennes depuis juillet 2004, entraînement et transport des troupes de l'Union Africaine au Darfour de juillet à octobre 2005, déploiement de la Nato Response Force au Cachemire en octobre 2005) condamnent aussi la surextension stratégique de la structure organisationnelle, critiquant une politique de la porte ouverte qui a eu pour conséquence l'adhésion de la Lituanie pourtant dépourvue d'armée (seul apport militaire de ce pays: son territoire)
Les candidats à l'adhésion sont:
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Les entretiens prévus entre le secrétaire d'Etat Condoleezza RICE et les ministres israéliens des Affaires étrangères et de la Défense sont interrompus puis ajournés après que l'aviation israélienne a frappé le village sud-libanais de Cana, tuant 54 personnes dont 37 enfants. Le coût politique induit par l'opération militaire israélienne (son principal impact réside dans l'érosion du soutien des opinions publiques -- libanaise, arabo-musulmane, internationale mais peut-être aussi américaine voire israélienne -- à la campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban) annonce certainement un tournant de la crise israélo-libanaise dans la mesure où l'administration américaine devrait réviser le contenu de son offre de médiation à l'aune de l'environnement moins permissif qui prévaut désormais.
Au lendemain d'une rencontre (seconde en une semaine) avec le premier ministre israélien Ehud OLMERT (29 juillet), Mme RICE devait s'entretenir avec les ministres israéliens des Affaires étrangèrs et de la Défense (respectivement Tzipi LIVNI et Amir PERETZ) du projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) visant -- sur le fondement juridique du chapitre VII de la Charte des Nations Unies (lequel autorise le recours à la force armée):
Le 29 juillet, au motif que des couloirs humanitaires sont d'ores et déjà ouverts, le gouvernement israélien avait rejeté la demande du coordinateur de l'assistance d'urgence des Nations Unies, Jan EGELAND, appelant à une trêve de 72 heures afin d'acheminer l'aide humanitaire et évacuer les populations civiles à risque (personnes en bas âge, âgées ou blessées). Le même jour sur la chaîne de télévision partisane Al-Manar, le commandant du Hezbollah, cheikh Hassan NASRALLAH, avait assimilé le retrait des Forces Israéliennes de Défense (IDF pour Israeli Defense Forces) de la ville libanaise de Bint Jbail, plus les pourparlers en cours pour la résolution des hostilités armées et la popularité croissante subséquente de la milice chiite, à une victoire du mouvement (une "sérieuse défaite" d'Israël). Il avait menacé pour la première fois de cibler les villes du centre d'Israël.
Les demandes des parties pour la cessation des hostilités étaient les suivantes:
Trois difficultés demeuraient toutefois (Robin WRIGHT, "Returning to Old Approach, U.S. Faces Risky Path Ahead", The Washington Post, 30 juillet 2006):
Si les considérations ci-dessus évoquées ne sont pas frappées d'obsolescence, le bombardement aérien israélien contre le village du sud-Liban de Cana constitue un tournant de la crise israélo-libanaise car son coût politique contraint l'administration américaine à réviser le contenu de son offre de médiation.
Qualifiant l'attaque de "crime haineux [...] des criminels de guerre israéliens" puis de "terrorisme d'Etat", le premier ministre libanais Fouad SINIORA conditionne rapidement la visite de Mme RICE prévue à Beyrouth à l'application d'un cessez-le-feu "immédiat" et "inconditionnel"; sur la chaîne de télévision CBS ("Face the Nation"), il s'adresse ensuite au "peuple américain" -- notamment aux "mères américaines" -- en l'exhortant à se mobiliser pour la paix "contre la machine de guerre la plus sophistiquée" qu'est selon lui l'armée israélienne puis affirme que son gouvernement est prêt à exercer sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais, y compris la zone des fermes de Shebaa -- dont l'occupation depuis 1967 lui apparaît la véritable source des frictions israélo-libanaises. Or, si elle fait part de la "désolation" des Etats-Unis, réaffirme leur "forte préoccupation" concernant "l'impact" des attaques d'Israël contre des cibles civiles libanaises et estime que le temps du cessez-le-feu est venu, Mme RICE continue de privilégier la durabilité à l'immédiateté du cessez-le-feu ou de la paix (ce qui induit de changer le statu quo ante bellum) et souligne la difficulté de la guerre de guérilla urbaine, confirmant par-là même l'ajournement de sa visite (Condoleezza RICE, Briefing on Efforts To Stop Violence in Lebanon, Jérusalem, 30 juillet 2006).
Les acteurs internationaux (étatiques ou non) condamnent dans leur majorité l'opération, réagissant diversement par une demande de désescalade (les acteurs étatiques) ou d'escalade (les acteurs non étatiques -- le Hamas et le Hezbollah). La Jordanie, la France et l'Egypte condamnent une action respectivement qualifiée de "criminelle", "injustifiée" et "irresponsable" et exigent un cessez-le-feu immédiat. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr MOUSSA, évoque un "massacre" ('pire que le barbarisme" lorsqu'il s'agit d'enfants) et réclame l'ouverture d'une enquête internationale A l'occasion de la réunion d'urgence à huit-clos du CSNU qu'il a convoquée sur la situation libanaise, et avec le soutien de M. SINIORA, le secrétaire général des Nations Unies Kofi ANNAN exhorte les membres du Conseil à "agir, et agir maintenant" pour la région mais aussi par égard pour la pertinence de l'action de l'ONU; M. ANNAN est chargé par les membres du CSNU de présenter un rapport sur les circonstances de l'attaque de Cana au cours de la première semaine d'août.
De leur côté, si les IDF redynamisent la campagne "juste récompense" en ouvrant un nouveau front à 25 km au nord-est de Maroun al-Ras -- amorçant probablement une manoeuvre en direction de la vallée de la Bekaa dans les prochaines 24 heures --, le porte-parole de la Maison-Blanche Tony SNOW confirme la suspension des frappes aériennes israéliennes sur le Liban-sud pendant 48 heures sous réserve de la préemption d'une attaque imminente (Tony SNOW, Press Gaggle by Tony Snow, Aboard Air Force One, En route Miami, Floride, 30 juillet 2006). Sur la chaîne de télévision CBS ("Face the Nation"), le vice-premier ministre israélien Shimon PERES accuse le Hezbollah d'avoir sciemment provoqué ces pertes humaines civiles libanaises en se dissimulant au sein d'une population captive puis se demande quel est l'état final recherché politiquement par le Hezbollah par le déclenchement puis l'alimentation de la crise.
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S'il confirme les propos tenus lors de sa conférence de presse conjointe avec le premier ministre britannique Tony BLAIR le 28 juillet, le président George W. BUSH insiste dans son allocution radiodiffusée hebdomadaire sur l'opportunité que constitue le conflit israélo-libano-palestinien pour traiter l'un des fronts de la "lutte entre la liberté et la terreur" exacerbée dans la région et infléchir par-là le cours politique "de Kaboul à Bagdad, Beyrouth et au-delà" (George W. BUSH, President's Radio Address, 29 juillet 2006).
Préoccupé par la situation humanitaire dans la sous-région, M. BUSH rappelle que l'état final recherché post-crise doit revêtir une dimension stratégique durable (non seulement tactique immédiate) qui subordonne tout cessez-le-feu au caractère propice de la situation sur le terrain en vue du traitement des causes profondes du conflit armé pour une solution politique durable synonyme de stabilité à long terme. Privilégier la durabilité à l'immédiateté du cessez-le-feu ou de la paix induit de changer le statu quo ante bellum. D'où deux nécessités:
Cette crise est non seulement une occasion de résoudre définitivement le conflit israélo-libanais mais encore -- une fois proclamé un lien de causalité avec le radicalisme terroriste et les forces d'entrave à la démocratisation de la région -- une fenêtre d'opportunité pour revitaliser l'agenda de la démocratie dans la région du Moyen-Orient. Pour cela, la réduction de "l'idéologie de la terreur" (que les "ennemis de la liberté" -- Hezbollah, Organisation al-Qaida en Mésopotamie ou encore al-Qaida -- appliquent concrètement au Liban, en Irak et au niveau transnational) doit s'accompagner de la mise en oeuvre régionale d'une "transformation" démocratique -- une "stratégie à long terme pour la liberté dans le Moyen-Orient élargi".
Conformément au postulat de la théorie de la pax democratica (les démocraties ne se livrent pas la guerre entre elles mais optent pour les modalités de résolution pacifique des conflits), M. BUSH avance qu'il est dans l'intérêt national des Etats-Unis de contribuer à la propagation des valeurs démocratiques au Moyen-Orient. Il affirme enfin que la liberté prévaudra sur ses ennemis grâce aux "courageux dirigeants" dont la région s'est dotée, nommément les premiers ministres Nouri Kamal AL-MALIKI et Fouad SINIORA en Irak et au Liban ainsi que le président de l'Autorité Palestinienne Mahmoud ABBAS.
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Le président George W. BUSH reçoit le premier ministre britannique Tony BLAIR avec lequel il s'entretient des crises israélo-libanaise et israélo-palestinienne, le premier maintenant sa posture (soutien quasi-inconditionnel à Israël et préférence pour un cessez-le-feu ou une paix "durable" plutôt qu'immédiat) sur laquelle le second s'aligne, tous deux s'opposant par-là à la majorité des Etats occidentaux et arabes qui exigent qu'un cessez-le-feu immédiat jugule les pertes civiles -- humaines et matérielles -- israéliennes, libanaises et palestiniennes (George W. BUSH, Tony BLAIR, Remarks by President Bush and Prime Minister Blair of the United Kingdom in Press Availability, 28 juillet 2006).
Concernant la sortie de crise israélo-libanaise (crise de nature multilatérale; 17ème jour des hostilités armées):
Concernant la sortie de crise israélo-palestinienne (crise de nature bilatérale; 32ème jour des hostilités larvées): la solution est celle dite à "deux Etats démocratiques" -- un Etat palestinien et un Etat israélien vivant côte-à-côte dans la paix et la sécurité.
Rattachant les offensives du Mouvement de la Résistance Islamique (Hamas) et du Hezbollah au radicalisme terroriste qui -- avec les groupes insurgés djihadistes en Irak -- s'efforcerait selon eux d'enrayer le processus de démocratisation du nouveau Moyen-Orient, MM. BUSH et BLAIR inscrivent à l'inverse les deux sorties de crise dans le cadre élargi d'un "moment d'opportunité" pour revitaliser l'agenda de la stabilisation et de la démocratisation dans la région (à l'ancien ordre régional succèderait un ordre nouveau fondé sur la démocratie et les libertés individuelles en marge duquel les régimes iranien et syrien se placeraient d'emblée s'ils maintenaient leur refus de condamner les attaques du Hezbollah contre Israël). Trois piliers étayent cet agenda:
Déjà affaiblis par les répercussions du dossier irakien tant sur la scène internationale que sur leurs scènes domestiques respectives, MM. BUSH et BLAIR courent ainsi le risque de raviver les tensions transatlantiques que le déclenchement de l'opération Iraqi Freedom avait nourri en 2003.
Participant au 13ème Forum Régional de l'ASEAN (Association of South East Asiatic Nations), le secrétaire d'Etat Condoleezza RICE a confirmé qu'elle retournerait au Moyen-Orient lorsqu'elle jugerait son offre de médiation opportune (Condoleezza RICE, Press Conference With Malaysian Foreign Minister Syed Hamid, Kuala Lumpur, Malaisie, 28 juillet 2006). M. BUSH annonce l'y renvoyer dès le 29 juillet 2006 et lui assigne la tâche de faire signer aux belligérants de part et d'autre de la frontière israélo-libanaise un cessez-le-feu dont les principaux éléments (libération des deux militaires israéliens enlevés le 12 juillet, échange de prisonniers, démantèlement de la milice chiite du Hezbollah et mise en place d'une force internationale de maintien de la paix) seront incorporés dans un projet de résolution élaboré sur le fondement du chapitre VII de la Charte des Nations Unies (lequel autorise le recours à la force armée) et présenté au CSNU dès le 3 ou 4 août 2006.
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Le secrétaire d'Etat Condoleezza RICE participe au 13ème Forum Régional de l'ASEAN (ARF pour ASEAN -- Association of South East Asiatic Nations -- Regional Forum) qui se tient à Kuala Lumpur (Malaisie) les 27-8 juillet 2006 et vise principalement cette année à convaincre la Corée du nord de réintégrer les Six-Party Talks (SPT) portant sur son programme nucléaire. Lors de la première participation de Mme RICE à l'ARF et alors que la présence imprévue du ministre iranien des Affaires étrangères (Manouchehr MOTTAKI) est annoncée, la crise israélo-libano-palestinienne et la problématique du programme nucléaire iranien sont également abordées.
Enceinte de dialogue multilatéral sur les problématiques de sécurité de la zone Asie-Pacifique créée en 1994 dans le cadre préexistant de l'ASEAN, l'ARF réunit au total les ministres des Affaires étrangères de 25 pays:
Cette 13ème édition de l'ARF (à laquelle participe le Bangladesh) intervient 13 jours après que les 15 membres du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) ont voté à l'unanimité la résolution 1695 (15 juillet), laquelle -- prise sur le fondement juridique du chapitre VI de la Charte des Nations (qui ne prévoit pas l'imposition de sanctions multilatérales, a fortiori le recours à la force armée) conformément à la volonté chinoise (SECURITY COUNCIL, United Nations Security Council Condemns Democratic People's Republic of Korea's Missile Launches, 15 juillet 2006):
Alors que les SPT se trouvaient dans une impasse, la Corée du nord a déclaré en mars 2005 ne plus être liée par le moratoire sur les tests de missiles à longue portée qu'elle s'était imposé le 13 septembre 1999 consécutivement à la crise du 31 août 1998 (un missile Taepodong-1 avait survolé le Japon), puis qu'elle avait confirmé en 2001 et 2002, et a procédé aux tests de plusieurs missiles à courte portée. La série de lancements du 4 juillet 2006 a confirmé la capacité de nuisance potentielle du régime nord-coréen, lequel disposerait des vecteurs de la capacité nucléaire militaire dont il se prévaut sur le papier depuis le 10 février 2005 (aucun test n'a confirmé cette capacité autoproclamée).
Le régime nord-coréen a suspendu en novembre 2005 sa participation aux SPT (visant le démantèlement "complet", "vérifiable" et "irréversible" des programmes et installations nucléaires nord-coréens) consécutivement à l'imposition de sanctions économiques prises par les Etats-Unis en septembre 2005 -- contre une banque (Banco Delta Asia à Macau) et huit entreprises nord-coréennes officiellement accusées de contrefaçon, blanchiment d'argent et trafic de drogue -- et perçues comme visant à l'isoler. Depuis, en dépit de la déclaration conjointe du 19 septembre 2005, la Corée du nord conditionne la reprise des pourparlers au retrait des sanctions tandis que les Etats-Unis maintiennent un découplage entre les SPT et les sanctions économiques, exhortant la puissance nucléaire de facto à renouer sans pré-conditions le fil de la négociation.
Devant le refus de Pyongyang de réintégrer les SPT à l'occasion de l'ARF, les cinq participants restant s'entretiennent en marge du sommet avec l'Australie, le Canada, l'Indonésie, la Malaisie et la Nouvelle-Zélande de la problématique nucléaire nord-coréenne. Si l'assistant du secrétaire d'Etat, Christopher HILL, avertit que la Corée du nord parviendra à "l'isolement" si tel est son souhait, Mme RICE déclare que les Etats-Unis restent prêts à reprendre les pourparlers "à tout moment, où que ce soit et sans [pré]conditions" (Condoleezza RICE, Remarks on Multilateral Talks on North Korea, Kuala Lumpur, Malaisie, 28 juillet 2006).
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La chaîne satellitaire panarabe Al Jazeera diffuse un enregistrement vidéo de l'idéologue égyptien Ayman AL-ZAWAHIRI, intitulé "L'ennemi sioniste-croisé à Gaza et au Liban" (sept minutes) et réalisé par l'entreprise de production médiatique d'al-Qaida (as-Sahab), dans lequel le numéro deux de l'organisation terroriste:
Dixième de M. AL-ZAWAHIRI depuis janvier 2006, ce message innove cependant de deux manières. Il s'agit du:
Si M. AL-ZAWAHIRI souhaite par-là remobiliser le soutien des masses à la cause djihadiste en instrumentalisant la crise du Proche-Orient, il s'efforce simultanément d'enrayer l'ascension du Hezbollah comme porte-parole exclusif de la question palestinienne -- c'est-à-dire la captation par une organisation chiite du principal vecteur du nationalisme arabe -- en réinvestissant l'espace public arabo-musulman.
Le président George W. BUSH souligne n'être "pas surpris" par la teneur de la propagande de M. AL-ZAWAHIRI, individu auquel "les Etats-Unis s'opposent fortement" (George W. BUSH, President Bush Welcomes President Basescu of Romania to the White House, 27 juillet 2006).
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A l'occasion de son discours devant une session conjointe du Congrès, le premier ministre irakien Nouri Kamal AL-MALIKI rattache les opérations de contre-insurrection en cours sur le théâtre irakien au cadre élargi de la "guerre globale contre le terrorisme" -- "bataille entre le véritable islam [...] et le terrorisme" dont les enjeux sont la liberté et les droits de la personnes reconnus par le premier et que l'Irak ainsi que les Etats-Unis ont "le devoir" de livrer. Après avoir sollicité des fonds supplémentaires pour la reconstruction de la "ligne de front" contre le terrorisme et mis en garde contre une répétition de "1991" (la révolte de la communauté arabe chiite -- Shaaban Intifada -- encouragée par les Etats-Unis et soutenue par l'Iran dans le sud de l'Irak consécutivement à la guerre du Golfe est alors réprimée par Saddam HUSSEIN sans réactions américaines), M. AL-MALIKI réconforte enfin son auditoire en promettant de réduire l'influence des milices communautaires et en affirmant que les sacrifices des Américains et des Irakiens pour la liberté ne resteront pas vains.
Au cours d'un déjeuner avec M. BUSH en compagnie de militaires et de leurs familles, M. AL-MALIKI qualifie ensuite de "sainte" cette lutte contre le terrorisme et pour l'établissement de la démocratie que son gouvernement et celui des Etats-Unis conduisent en "partenaires" (George W. BUSH, Nouri Kamal AL-MALIKI, Remarks by President Bush and Iraqi Prime Minister Al-Maliki at Lunch with Military Personnel and Families, Fort Belvoir, Virginie, 26 juillet 2006 ). Le discours du premier ministre irakien devant les deux chambres du Congrès réunies s'avère finalement une réussite nonobstant la réticence initiale de certains parlementaires démocrates considérant comme rédhibitoires les positions du dirigeant arabe chiite sur la crise israélo-libano-palestinienne (condamnation des opérations militaires israéliennes mais refus de condamner les acteurs armés non étatiques du Hezbollah et du Hamas) -- même conditionnées par des considérations de politique intérieure (reflétant une opinion publique majoritairement arabe chiite, le Conseil des Représentants irakien a qualifié l'opération militaire israélienne "juste récompense" d'"agression criminelle") -- et menaçant par conséquent de boycotter sa prestation.
Les présidents du groupe démocrate au sein du Sénat et de la Chambre des Représentants ont respectivement critiqué les positions de M. AL-MALIKI:
D'autant que, a contrario de l'administration du président George W. BUSH, M. AL-MALIKI subordonne le traitement des causes profondes du conflit israélo-libanais en vue d'une solution politique durable à un cessez-le-feu immédiat des hostilités entre l'Etat d'Israël et la milice chiite libanaise du Hezbollah.
Traditionnellement pro-israélien et nonobstant le risque d'une érosion du soutien de l'opinion publique à l'intervention militaire israélienne à mesure de sa prolongation, le Congrès a voté le 19 juillet par 410 voix contre huit une résolution qui:
La posture de M. BUSH dans la crise israélo-libano-palestinienne bénéficie ainsi du soutien bipartisan du Congrès.
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La Chambre des représentants vote par 359 voix contre 68 le U.S.-India Nuclear Promotion Act of 2006 autorisant le Sénat à ratifier l'accord de coopération nucléaire civile américano-indienne signé par le président George W. BUSH et le premier ministre indien Manmohan SINGH le 2 mars 2006 -- autorisation induite par la volonté de commercer en matière nucléaire avec l'Inde nonobstant son statut de puissance nucléaire de facto non signataire du Traité de Non Prolifération nucléaire (TNP, 1er juillet 1968).
S'il est ratifié par le Sénat, cet accord garantira à l'Inde une assistance nucléaire civile sans qu'elle renonce pour autant à son programme nucléaire militaire (marchandage au fondement du TNP):
Nonobstant l'argument économique (création d'emplois) et environnemental (lutte contre le réchauffement climatique), des considérations de politique intérieure continuent toutefois d'hypothéquer l'avenir de la coopération civile nucléaire bilatérale entre les deux premières démocraties:
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Quoi qu'ayant pour principal objet de concilier le court terme militaire (sécuriser un cessez-le-feu des hostilités entre l'Etat d'Israël et l'acteur armé non-étatique du Hezbollah) et le long terme politique (enraciner une solution politique durable, planifier le déploiement d'une force multinationale mandatée pour maintenir la paix dans la zone tampon du sud-Liban entre la rivière Litani et la frontière israélo-libanaise), la conférence internationale de Rome sur la crise israélo-libanaise s'achève par une déclaration conjointe qui balise la stratégie de sortie de crise et exhorte les parties à un cessez-le-feu sans pour autant que ses participants parviennent à un accord sur ses modalités tactiques (Condoleezza RICE, Remarks With Italian Foreign Minister Massimo D'Alema, UN Secretary General Kofi Annan, and Lebanese Prime Minister Fuad Siniora, Rome, Italie, 26 juillet 2006).
Cette conférence regroupe 18 participants dans un cadre plus large que celui du Groupe de Contact sur le Liban mis en place au niveau ministériel à New York le 19 septembre 2005 à l'exclusion des acteurs "irresponsables" qui s'efforcent jusqu'à présent d'enrayer la mise en oeuvre de la résolution 1559 du Conseil de Sécurité des Nations Unies -- CSNU (2004) selon l'assistant du secrétaire d'Etat David C. WELCH (David C. WELCH, Briefing by Assistant Secretary Welch, En route Rome, Italy, 25 juillet 2006). Les participants sont les suivants: Nations Unies, Union européenne, Banque Mondiale pour les organisations internationales; Allemagne, Canada, Chypre, Espagne, Etats-Unis, France, Grèce, Italie, Royaume-Uni et Russie pour les pays occidentaux; Arabie Saoudite, Egypte, Jordanie, Liban et Turquie pour les pays arabes et/ou musulmans.
Alors que le secrétaire général des Nations Unies, Kofi ANNAN, estime qu'un règlement durable de la problématique israélo-libanaise ne saurait exclure un "engagement constructif" avec ses autres protagonistes que sont les régimes syrien puis iranien et exhorte la communauté internationale à une "action urgente" pour mettre un terme aux hostilités -- reflétant par-là l'opinion de la majorité des participants --, le secrétaire d'Etat Condoleezza RICE rappelle que la résolution 1559 du CSNU décrit le rôle à jouer par la Syrie, se défie du "nouveau facteur" entropique qu'est l'Iran et continue de revêtir l'état final recherché dans la sortie de crise israélo-libanaise d'une dimension stratégique et non seulement tactique (Condoleezza RICE, Briefing on the Middle East and North Korea, En Route Kuala Lumpur, Malaisie, 26 juillet 2006): elle subordonne l'utilité d'un cessez-le-feu au caractère propice, ou non, de la situation sur le terrain pour le traitement des causes profondes du conflit armé en vue d'une solution politique durable à la violence exlusive des "cessez-le-feu rompus" et des "spasmes de violence" dont la région est selon elle trop souvent le théâtre; autrement dit, elle privilégie le caractère durable du cessez-le-feu ou de la paix à son caractère immédiat, ce qui implique un changement stratégique par rapport au statu quo ante bellum:
Mme RICE insiste donc sur la fenêtre d'opportunité ouverte par la crise pour restaurer la souveraineté de l'Etat libanais sur son territoire conformément à la résolution 1559, laquelle implique d'abord la restauration du monopole étatique de la violence physique légitime -- i.e. le désarmement puis le démantèlement des milices libanaises au premier rang desquelles se trouve la milice chiite du Hezbollah.
Mme RICE continue également d'inscrire cette sortie de crise dans le cadre élargi d'un agenda ambitieux de stabilisation et de démocratisation de la région -- à l'ancien ordre régional succèderait un ordre nouveau fondé sur la démocratie et les libertés individuelles en marge duquel les régimes iranien et syrien se placeraient d'emblée s'ils maintenaient leur refus de condamner les attaques du Hezbollah contre Israël. Mme RICE les exhorte au demeurant à "faire un choix". Trois piliers étayeraient ce nouveau Moyen-Orient:
Finalement, la déclaration conjointe du ministre italien des Affaires étrangères Massimo d'ALEMA, du secrétaire général des Nations Unies Kofi ANNAN, du premier ministre libanais Fouad SINIORA et de Mme RICE réalisée à l'issue de la conférence:
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Au cours de trois rencontres consacrées à la résolution de la crise israélo-libano-palestinienne en cours (avec le premier ministre israélien Ehud OLMERT, le ministre israélien de la Défense Amir PERETZ et le président de l'Autorité Palestinienne Mahmoud ABBAS), le secrétaire d'Etat Condoleezza RICE continue de subordonner l'utilité d'une sortie de crise au caractère propice -- ou non -- de la situation sur le terrain pour le traitement des causes profondes du conflit armé en vue d'une "solution politique durable" à la violence. Autrement dit, si elle estime urgent un cessez-le-feu, Mme RICE souhaite cependant un changement stratégique ambitieux par rapport au statu quo ante bellum (et non sa restauration à laquelle seuls les gouvernements iranien et syrien ont au demeurant intérêt), c'est-à-dire une suffisante dégradation des capacités militaires du Hezbollah ainsi que le traitement des "causes de l'extrémisme" pour garantir le rétablissement de la souveraineté de l'Etat libanais sur son territoire et le caractère durable de la paix .
Identifiant toujours les attaques du Hezbollah et son double parrainage par les régimes iranien et syrien au titre des causes profondes de la crise et confirmant prendre en compte le problème humanitaire (et la redéfinition subséquente des cibles israéliennes), Mme RICE réaffirme que la solution politique durable recherchée exclut un cessez-le-feu tactique (à l'abri duquel la milice chiite libanaise pourrait se regrouper, se réarmer et se renforcer) mais inclut au contraire l'aptitude du gouvernement libanais à mettre effectivement en oeuvre les Accords de Taef (1989) et la résolution 1559 du Conseil de sécurité des Nations Unies (2004). Il incombera donc au gouvernement libanais réputé souverain d'être partie à la signature d'un cessez-le-feu des hostilités qui opposent Israël au Hezbollah.
En revêtant l'état final recherché d'une dimension stratégique et politique et non seulement tactique, Mme RICE promeut selon ses voeux un agenda ambitieux qui s'inscrit dans un cadre plus large que la seule crise israélo-libanaise -- le crépuscule d'un ancien ordre régional auquel succèderait l'aube d'un ordre nouveau (le "nouveau Moyen-Orient") fondé sur la démocratie et les libertés individuelles en marge duquel les régimes iranien et syrien se seraient d'emblée placés en refusant de condamner les attaques du Hezbollah contre Israël: améliorer à long terme la situation sécuritaire au Proche-Orient pour établir une "paix durable" au Moyen-Orient. Mme RICE n'envisage pas encore de s'entretenir avec des représentants des régimes protagonistes syrien et/ou iranien.
En compagnie de M. ABBAS, le secrétaire d'Etat réaffirme l'engagement du président George W. BUSH en faveur d'une solution à deux Etats -- i.e. un Etat palestinien et un Etat israélien vivant côte-à-côte dans la paix et la sécurité (Condoleezza RICE, Remarks With Palestinian President Mahmoud Abbas, Ramallah, Cisjordanie, 25 juillet 2006).
De son côté, M. OLMERT affirme la détermination du gouvernement israélien à prendre de "sévères mesures" contre la milice chiite du Hezbollah et pose au règlement politique final le préalable d'une trêve du conflit armé doublement conditionnée:
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Le président George W. BUSH reçoit Minni Arcua MINNAWI, commandant du principal et seul groupe rebelle (le Mouvement de Libération Soudanais -- MLS) de la province soudanaise du Darfour a avoir signé l'accord de paix du 5 mai 2006 avec le gouvernement de Khartoum.
Afin de mettre un terme à ce que les Etats-Unis qualifient de "génocide" dans la province du Darfour, M. BUSH souhaite:
Le secrétaire d'Etat Condoleezza RICE a demandé dès le 9 mai 2006 au secrétaire général des Nations Unies, Kofi ANNAN, d'accélérer le processus de déploiement d'une OMP de l'ONU.
En vertu de l'accord de paix du 5 mai et en contrepartie de l'engagement du groupe rebelle de M. MINNAWI de désarmer, le gouvernement du Soudan s'engage à:
Avant le 5 mai, M. BUSH avait adressé à chacun des protagonistes une lettre dans laquelle il garantissait plusieurs mesures incitatives, offrant au président soudanais Omar Hassan BASHIR d'améliorer les relations bilatérales américano-soudanaises, assurant aux commandants des groupes rebelles l'intégration de leurs combattants au sein des forces de sécurité nationales.
Cet accord de paix a été largement inspiré de celui qui mît un terme au conflit civil dans le sud-Soudan en 2005 et qui prévoyait:
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Le président George W. BUSH reçoit le premier ministre irakien Nouri Kamal AL- MALIKI et plusieurs de ses ministres (notamment les responsables du pétrole et de l'électricité) avec lesquels il s'entretient des voies de la stabilisation et de la reconstruction de l'Irak . C'est la seconde fois que MM. BUSH et AL-MALIKI se rencontrent depuis l'investiture du nouveau gouvernement par le Conseil des Représentants (20 mai) et après la visite surprise du premier à Bagdad le 13 juin. Outre un entretien avec M. BUSH à la Maison-Blanche le 25 juillet, M. MALIKI doit discourir devant une session conjointe du Congrès le 26 juillet.
M. BUSH réaffirme d'abord le soutien des Etats-Unis au nouveau gouvernement permanent souverain de la République d'Irak et rappelle qu'il est dans "l'intérêt national" des Etats-Unis que le cabinet de M. AL-MALIKI réussisse (George W. BUSH, President Bush and Prime Minister Maliki of Iraq Participate in Press Availability, 25 juillet 2006).
La principale thématique ensuite abordée est celle des sources (insurgée, terroriste et intercommunautaire) de l'insécurité persistante alors que la violence entre communautés ethno-confessionnelles augmente en général -- à Bagdad en particulier en dépit du lancement le 14 juin 2006 de l'opération "en avant ensemble" (Amaliya Ma'an ila Al-Amam), opération conjointe américano-irakienne de contre-insurrection/terrorisme et d'aide humanitaire mobilisant dans la capitale 26 000 militaires et 23 000 policiers irakiens ainsi que 7 200 militaires de la Force Multinationale en Irak officiellement en vue de "restaurer la sécurité et l'Etat de droit": multiplication des checkpoints, couvre-feu de 21h à 6h et application stricte de l'interdiction du port d'arme (WHITE HOUSE, Background by a Senior Administration Official on Iraqi Prime Minister Maliki's Visit, 21 juillet 2006). Les résultats initiaux de l'opération "en avant ensemble" sont qualifiés de "décevants" par les parties.
La stratégie générale militaire consiste principalement à "demeurer sur l'offensive". Alors qu'ils privilégiaient le retranchement dans des bases fortifiées périurbaines (bunkérisation) aux dépens de l'investissement dans des avant-postes ouverts urbains (projection) depuis que les troupes américaines s'étaient désengagées de la capitale en décembre 2005, les Etats-Unis planifient désormais de repositionner des troupes américaines en provenance d'autres gouvernorats irakiens (et de la réserve stationnée au Koweït) dans Bagdad et ses périphéries (quatre compagnies de police militaire -- 400 hommes -- pour l'encadrement des unités de police irakiennes, un escadron de cavalerie et un bataillon de troupes d'artillerie) tout en accélérant le transfert de la responsabilité du maintien de l'ordre public des troupes de la Force Multinationale en Irak aux forces de sécurité irakiennes (notamment les forces de police nationales ou locales). Le gouvernement irakien prévoit également de rediriger deux brigades vers la capitale. Au total, 8 000 militaires supplémentaires doivent être repositionnés dans la capitale épicentre des violences afin d'y conduire une stratégie de contre-insurrection "quartier par quartier" dite de la tâche d'huile (sécuriser une zone avant de pacifier graduellement ses périphéries). Il ne s'agirait pas pour autant pour MM. BUSH et AL-MALIKI d'un contretemps mais d'une "phase II" de l'opération "en avant ensemble" selon Stephen J. HADLEY, conseiller pour la sécurité nationale (Stephen J. HADLEY, Press Briefing on Visit of Iraqi President, 25 juillet 2006).
Certes, MM. BUSH et AL-MALIKI s'efforcent de souligner les progrès réalisés depuis l'investiture formelle du nouveau gouvernement permanent souverain d'Irak (20 mai):
Ils insistent aussi sur plusieurs initiatives ayant vocation à sécuriser le processus de stabilisation et de reconstruction irakien:
Il n'en reste pas moins des irritants bilatéraux -- de faible intensité car souvent déterminés chez M. AL-MALIKI par des impératifs de politique intérieure (notamment le besoin d'agréger et d'articuler certaines demandes sociopolitiques dont le leader chiite Moqtadar AL-SADR se fait le porte-parole). Notamment, M. AL-MALIKI:
Le président BUSH insiste à nouveau sur le fait que la décision de retirer les troupes américaines mobilisées sur le théâtre d'opérations irakien sera déterminée par la situation militaro-sécuritaire concrète sur le terrain telle qu'évaluée par les responsables militaires -- au premier rang desquels le commandant des forces américaines en Irak, le général George W. CASEY.
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Environ 400 insurgés taliban lourdement armés dans une trentaine de véhicules attaquent un poste de police dans la province occidentale afghane de Farah, tuant trois officiers de police et en blessant deux.
L'ampleur de l'opération confirme la montée en puissance de l'insurrection taliban dans les provinces australes de l'Afghanistan -- la poursuite du processus de conventionnalisation des troupes combattantes taliban qui préfigure l'établissement à terme d'une armée ayant vocation à être une force de manoeuvre -- et sa détermination subséquente à engager directement les forces de sécurité afghanes, même soutenues par les troupes du Commandement des Forces Conjointes en Afghanistan (CFC-A pour Combined Forces Command - Afghanistan) ou un appui aérien, tout en maintenant des modes opératoires du faible au fort -- guérilla et/ou terrorisme selon les besoins. L'ampleur de l'opération confirme principalement le soutien pérenne voire intact dont bénéficient les insurgés taliban dans les provinces du sud de l'Afghanistan.
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Au moment où le premier ministre Nouri Kamal AL-MALIKI se rend aux Etats-Unis pour rencontrer le président George W. BUSH (25 juillet), le président du Conseil Suprême pour la Révolution Islamique en Irak (CSRII -- parti dominant de la coalition chiite de gouvernement Alliance Irakienne Unie -- AIU), Aziz AL-HAKIM, formule quatre recommandations à l'attention des Irakiens pour restaurer la sécurité:
Toutefois, les milices -- principalement chiites -- menacent doublement la sécurité nationale:
Deux puissantes milices chiites préoccupent particulièrement parce que leurs escadrons de la mort noyautent les forces du ministère irakien de l'Intérieur, le service de protection des bâtiments ministériels ou encore l'administration pénitentiaire:
Bras armé du Parti de la Vertu Islamique (Hizb al-Fadhila al-Islamiya; parti pivot de l'AIU), le Mouvement de la Revanche d'Allah (Harakat Tha'r-Allah) est une milice arabe chiite de moindre importance commandée par Yusuf AL-MANSAOUI.
La menace milicienne est encore renforcée par l'efflorescence récente de milices arabes sunnites.
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Le secrétaire d'Etat Condoleezza RICE entame une tournée au Moyen-Orient visant à offrir sa médiation pour la résolution de la crise israélo-libano-palestinienne par une visite (surprise) à Beyrouth -- où elle rencontre le premier ministre anti-syrien, Fouad SINIORA, ainsi que le président pro-syrien du parlement libanais, Nabih BERRI -- puis par une visite (inscrite à son agenda public) à Jérusalem avec la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi LIVNI. Mme RICE doit s'entretenir avec le premier ministre israélien Ehud OLMERT et le président de l'Autorité Palestinienne (AP) Mahmoud ABBAS dès le 25 juillet.
En route vers Israël, Mme RICE continue de subordonner l'utilité de cette médiation au caractère propice -- ou non -- de la situation sur le terrain pour le traitement des causes profondes du conflit armé en vue d'une "solution politique durable" à la violence (Condoleezza RICE, Remarks En Route to the Middle East, 24 juillet 2006). Autrement dit, si elle estime "urgent" un cessez-le-feu, Mme RICE souhaite cependant un changement stratégique ambitieux par rapport au statu quo ante bellum (et non sa restauration à laquelle seuls les gouvernements iranien et syrien ont au demeurant intérêt), c'est-à-dire une dégradation suffisante des capacités militaires du Hezbollah qui garantisse le caractère durable de la paix.
Mme RICE:
En revêtant l'état final recherché d'une dimension stratégique et politique et non seulement tactique, Mme RICE élabore selon ses voeux un agenda ambitieux qui s'inscrit dans un cadre plus large que la seule crise israélo-libanaise -- le crépuscule d'un ancien ordre régional auquel succèderait l'aube d'un ordre nouveau fondé sur la démocratie et les libertés individuelles en marge duquel les régimes iranien et syrien se seraient d'emblée placés en refusant de condamner les attaques du Hezbollah contre Israël.
Le secrétaire d'Etat précise enfin que des canaux de communication continuent de fonctionner (notamment une mission diplomatique; le président George W. BUSH a rappelé l'ambassadeur américain en Syrie consécutivement à l'assassinat de l'ancien premier ministre Rafic HARIRI le 14 février 2005) afin de revitaliser le dialogue diplomatique entre les Etats-Unis et la Syrie mais souligne que cette dernière n'a pas encore agi.
A l'occasion d'une conférence de presse, l'attaché de presse de la Maison-Blanche, Tony SNOW, annonce que le président George W. BUSH a ordonné l'acheminement d'une assistance humanitaire aux ONG de Beyrouth (par bateaux et hélicoptères via Chypre) dès le 25 juillet (principalement: 100 000 kits médicaux, 20 000 couvertures), soulignant par ailleurs que l'administration présidentielle travaille -- avec Israël et le Liban -- à l'ouverture de couloirs humanitaires (Tony SNOW, Press Briefing by Tony Snow, 24 juillet 2006). M. BUSH n'en continue pas moins de s'opposer à un cessez-le-feu immédiat dont la mise en oeuvre serait "inapplicable" et court-termiste tant que n'est pas neutralisée la capacité de nuisance militaire du Hezbollah -- organisation qualifiée de "parasite" en tant qu'elle opère "contre la souveraineté" de l'Etat libanais.
Estimant entre 500 et 800 000 le nombre des Libanais "affectés par le conflit" (i.e. pour la plupart déplacés) sur une population totale de quatre millions d'habitants, le coordinateur des secours d'urgence des Nations Unies, Jan EGELAND, lance simultanément un appel d'urgence à la communauté internationale pour qu'elle finance à hauteur de 150 millions de dollars américains divers programmes d'aide humanitaire pour les trois prochains mois au profit des Libanais (soins, nourriture, eau potable et besoins sanitaires).
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Le représentant permanent des Etats-Unis auprès des Nations Unies, John R. BOLTON, sous- entend sur CNN ("Late Edition") que les Etats-Unis pourraient accepter qu'une force multinationale -- non onusienne mais dont le mandat renforcé (par rapport à celui de la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban -- FINUL ou UNIFIL pour United Nations Interim Forces in Lebanon) serait autorisé par le Conseil de sécurité des Nations Unies et sans contribution de troupes américaines -- assure la responsabilité du maintien de la paix dans le sud-Liban à la frontière avec Israël, avant de qualifier la Syrie et l'Iran de "parties du problème" sur Fox News ("Fox News Sunday"). Outre qu'il prend en compte la tolérance de l'opinion publique américaine à l'égard d'une contribution militaire des Etats-Unis à une force multinationale (nonobstant le précédent de l'attentat de Beyrouth qui tua 241 Marines et 56 soldats français en octobre 1983, 45% des personnes interrogées -- contre 42% -- y sont favorables selon un sondage CNN du 19 juillet 2006), M. BOLTON répond ainsi positivement à la demande tacite du ministre israélien de la Défense, Amir PERETZ, lequel accepterait que des troupes de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord sécurisent la zone tampon du Liban sud entre Israël et la milice chiite du Hezbollah, réfléchissant ainsi une communauté d'intérêts ad hoc entre Israël, les Etats-Unis, l'Union européenne et une partie du pan sunnite de l'espace arabo-musulman. L'Etat est traditionnellement réticent à l'endroit des Nations Unies dont il perçoit l'Assemblée Générale comme pro-palestinienne voire anti-israélienne.
De son côté, le coordinateur des secours d'urgence des Nations Unies, Jan EGELAND, regrette que les populations civiles en général -- libanaise en particulier -- endurent un "prix disproportionné" des violences et considère que les bombardements israéliens des quartiers sud de Beyrouth (réputés bastions politiques du Hezbollah) violent le droit humanitaire. Il demande aux belligérants d'autoriser l'ouverture de couloirs humanitaires ayant vocation à approvisionner en secours d'urgence les 700 000 Libanais déplacés par les combats.
Au cours d'une rencontre avec le président George W. BUSH et le secrétaire d'Etat Condoleezza RICE, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saud AL-FAISAL, remet une lettre dans laquelle le roi Abdallah demande aux Etats-Unis d'intervenir dans la crise israélo-libanaise en vue de trois objectifs:
Dans un entretien accordé à l'agence de presse Reuters, le ministre adjoint syrien des Affaires étrangères, Fayssal MEKDAD, déclare que la Syrie souhaite nouer avec les Etats-Unis un dialogue "basé sur le respect et les intérêts mutuels" en vue d'offrir sa médiation ("faciliter la communication") pour la résolution diplomatique du conflit armé qui oppose Israël à la milice chiite du Hezbollah.
Faisant remonter la cause de l'actuelle crise à l'occupation israélienne de plusieurs parcelles de territoires (dont la zone des Fermes de Shebaa) revendiquées par le Liban et la Syrie, M. MEKHDAD conditionne l'obtention d'une "paix complète et juste" à la restitution des territoires occupés du Plateau du Golan, de Palestine et du Liban sud. L'occupation litigieuse des Fermes de Shebaa est contraire au droit international puisque les Nations Unies qualifient régulièrement depuis 1967 ces territoires de terres syriennes occupées par Israël. Si le régime syrien peut s'efforcer d'influencer la décision du Hezbollah, M. MEKDAD prévient toutefois que celle-ci appartient en dernier ressort au parti de dieu.
Dans un entretien accordé au quotidien espagnol ABC après une rencontre avec le ministre espagnol des Affaires étrangères (Miguel MORATINOS), le ministre syrien de l'Information, Mohsen BILAL, ajoute que la Syrie conditionne la promotion d'un cessez-le-feu entre les belligérants à l'inscription d'une telle démarche dans le cadre élargie d'une initiative de paix pour la région du Moyen-Orient (en d'autres termes un échange de prisonniers plus l'amorce d'un processus de paix israélo-libano-palestinien); en cas de refus israélien et d'escalade de l'opération israélienne au Liban, M. BILAL avertit que le régime syrien ne resterait pas attentiste.
Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision CBS ("Face the Nation"), l'ambassadeur syrien aux Etats-Unis, Imad MOUSTAPHA, confirme l'ouverture de la Syrie pour un dialogue visant la "désescalade" et la restauration du rôle des Etats-Unis comme "courtier de la paix".
Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision d'Etat jordanienne, le roi Abdallah de Jordanie (la Jordanie est l'un des deux seuls pays arabes -- avec l'Egypte -- a avoir signé un accord de paix avec Israël) précise enfin que la stabilité régionale dépend ultimement de la résolution du conflit israélo-palestinien.
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Les violences entre communautés ethno-confessionnelles (entre Arabes chiites et Arabes sunnites à Bagdad, entre Arabes, Kurdes et Turkmènes à Kirkoûk) tuent 62 personnes et en blessent 243.
Un individu met d'abord à feu son véhicule explosif sur le marché Jameelah du quartier pauvre chiite de Sadr City (nord-est de Bagdad), tuant 34 personnes et en blessant 73. La mise à feu quelques heures plus tard d'un engin explosif improvisé devant des bâtiments gouvernementaux dans le même quartier tue ensuite huit personnes et en blesse 20.
Milice chiite hybride à la fois parti et guérilla créée en juin 2003 par Moqtada AL-SADR et réputée nourrir le cycle attentats--représailles--contre-représailles en menant des représailles massives (de type exécutions sommaires) contre la minorité arabe sunnite consécutivement aux attentats suicides ou enlèvements visant la majorité arabe chiite, l'Armée du Mahdi est composée de 5 à 10 000 hommes recrutés parmi les déshérités (ou mustazafin) du quartier pauvre de la capitale renommé Sadr City ainsi que des villes de Nadjaf -- où se trouve le centre de commandement et de contrôle de la milice -- et Koût, pour lesquels elle joue un rôle social important, l'Armée du Mahdi.
La mise à feu d'un engin explosif improvisé devant un tribunal de la ville de Kirkoûk tue enfin 20 personnes et en blesse 150.
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Le président George W. BUSH consacre son allocution radiodiffusée hebdomadaire à la crise israélo-libanaise qu'il impute à la milice chiite du Hezbollah -- laquelle a tué huit soldats israéliens et en a enlevé deux le 12 juillet 2006, tirant régulièrement depuis des roquettes contre les villes israéliennes -- doublement parrainée (financement, entraînement, armement et sanctuaire) par les régimes syrien et iranien dont il qualifie les actions de menaces régionales (George W. BUSH, President's Radio Address, 22 juillet 2006). Le président réaffirme au demeurant le droit légitime des "nations souveraines" à se défendre contre une attaque -- y compris terroriste.
Pour la résolution de cette crise dont l'impact sur la "jeune démocratie libanaise" le préoccupe, M. BUSH recommande de revitaliser les régimes juridiques déjà élaborés par la communauté internationale:
M. BUSH rappelle enfin que les Etats-Unis continuent de soutenir les "dirigeants modérés" comme le président de l'Autorité Palestinienne (AP) Mahmoud ABBAS et d'exhorter la formation politique du Hamas à renoncer au terrorisme comme instrument de la politique de voisinage palestinienne.
Dans la nuit du 21 au 22 juillet 2006, le bataillon israélien Egoz (bataillon spécialisé dans le combat de contre-guérilla composé de soldats et de parachutistes) appuyé par l'artillerie et les blindés s'est emparé du village libanais frontalier de Maroun al-Ras. Quatre soldats israéliens ont été tué, six blessés.
Tandis que l'infanterie et les blindés opèrent sur une bande de territoire libanais s'étendant sur deux à trois kilomètres à partir de la frontière, les forces spéciales israéliennes opèrent clandestinement dans la profondeur du territoire libanais.
Cette première bataille préfigure une manoeuvre visant à scinder en deux les forces combattantes du Hezbollah afin de leur interdire de se regrouper alors que le front avance (point de vue israélien).
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A l'occasion d'une conférence des Nations Unies sur le thème de la transition judiciaire et alors que le premier ministre arabe chiite Nouri Kamal AL-MALIKI doit rencontrer le président George W. BUSH à Washington le 25 juillet 2006, le président arabe sunnite du Conseil des Représentants (parlement irakien), Mahmoud AL-MASHHADANI, assimile "l'occupation américaine" de l'Irak depuis 2003 à "un travail de boucher" réalisé à l'abri du "slogan de la démocratie, des droits de l'homme et de la justice".
S'il n'exige pas des troupes américaines mobilisées dans le cadre de la Force Multinationale en Irak qu'elles se retirent du théâtre d'opérations irakien, M. MASHHADANI n'en demande pas moins que les autorités civiles américaines cessent d'interférer dans la vie politique irakienne en de maintenant les autorités politiques irakiennes "sous la botte américaine".
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Confirmant les propos tenus le matin même par son ministre de la Défense (Elias MURR) sur la chaîne Al Arabiya, le président libanais Emile LAHOUD déclare sur la chaîne de télévision CNN que l'armée défendra les Libanais contre une intervention terrestre des Forces de Défense Israéliennes (IDF pour Israeli Defense Forces) "à l'intérieur du Liban" (i.e. au-delà de la rivière Litani en direction de Beyrouth et de la vallée de la Bekaa) mais non "à la frontière" (i.e. l'armée libanaise ne ripostera pas à une intervention israélienne limitée à la reconstitution d'une zone tampon au sud-Liban).
Attentiste depuis le déclenchement des opérations offensives des IDF contre la milice chiite du Hezbollah, l'armée libanaise pourrait riposter à la territorialisation et à l'accélération du rythme des opérations israéliennes amorcée dans la nuit du 20 au 21 juillet lorsque cinq brigades (dont une de parachutistes) ont franchi la frontière israélo-libanaise avant que le commandement nord israélien ne décrète une mobilisation limitée (5 000 réservistes) et ne recommande à la population civile du sud-Liban de fuir vers le nord au-delà de la rivière Litani.
Alors que l'opinion publique arabe manifeste sa protestation contre les opérations israéliennes au Caire et à Amman (Egypte et Jordanie sont les deux seuls pays arabes a avoir signé un traité de paix avec Israël), les combattants du Hezbollah résistent à partir de prépositions fortifiées au moyen de tirs de roquettes antichar (voire de missiles sol-air anti-aériens) tout en se repliant dans la profondeur du territoire libanais afin d'allonger les lignes d'approvisionnement israéliennes (i.e. exposer les flancs des IDF), de conserver l'initiative (i.e. entraver la manoeuvre israélienne -- contournement et/ou encerclement) et d'user les forces matérielles et morales adverses (i.e. dégrader la volonté de lutte adverse).
Le quotidien londonien al-Quds al-Arabi rapporte que le Hezbollah formule six conditions pour une trêve du conflit armé:
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En publiant un communiqué de presse intitulé Setting the Record Straight: President Bush's Foreign Policy Is Succeeding, 21 juillet 2006, 3 p., la Maison-Blanche lance une campagne de relations publiques visant à désamorcer les critiques domestiques à l'endroit de la politique étrangère conduite par l'administration du président George W. BUSH aux prises avec une série de crises internationales:
Le communiqué souligne ainsi que la politique étrangère impulsée par M. BUSH:
Cette campagne de relations publiques est lancée alors que certains leaders d'opinion conservateurs -- chroniqueurs et intellectuels -- se démarquent des parlementaires du parti républicain pour critiquer la pusillanimité, la passivité et le néo-multilatéralisme de la politique étrangère menée par l'administration BUSH sur les dossiers susmentionnés (voir Michael ABRAMOWITZ, "Conservative Anger Grows Over Bush's Foreign Policy", The Washington Post, 19 juillet 2006).
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Profitant de l'annonce d'un déplacement au Moyen-Orient à partir du 23 juillet 2006 destiné à offrir la médiation des Etats-Unis dans le processus diplomatique pour la résolution de la crise israélo-libano-palestinienne, le secrétaire d'Etat Condoleezza RICE rappelle que l'utilité de sa médiation pour la résolution de la crise israélo-libano-palestinienne dépend du caractère propice -- ou non -- de la situation sur le terrain au traitement des "causes profondes" du conflit armé en vue d'une "solution politique durable" à la violence (Condoleezza RICE, Special Briefing on Travel to the Middle East and Europe, 21 juillet 2006). Cette violence armée a été causée selon elle par "l'attaque illégale du Hezbollah à partir du territoire libanais" contre Israël: parce que l'organisation terroriste (Foreign Terrorist Organizations List du département d'Etat) est "la source du problème", Mme RICE ne rencontrera pas les dirigeants de la milice chiite libanaise -- pas plus que ceux de ses parrains iranien et syrien avec lesquels les Etats-Unis ont rompu leurs relations diplomatiques (relations rompues avec l'Iran depuis 1979, suspendues avec la Syrie depuis l'assassinat de l'ancien premier ministre libanais Rafic HARIRI le 14 février 2005) --, se contentant du premier ministre israélien Ehud OLMERT, du président de l'Autorité Palestinienne Mahmoud ABBAS et d'une conférence sur le Liban organisée à Rome le 26 juillet.
En d'autres termes, Mme RICE souhaite un changement stratégique par rapport au statu quo ante bellum -- et non sa restauration par un cessez-le-feu immédiat, laquelle serait une "fausse promesse" (à laquelle seuls les gouvernements iranien et syrien ont intérêt) lourde de futurs affrontements armés -- en vue de "créer les conditions de la stabilité et d'une paix durable". Ce changement implique la mise en oeuvre de la résolution 1559 du Conseil de sécurité des Nations Unies (2004), laquelle prévoit le désarmement du Hezbollah puis son démantèlement concomitamment à la restauration de la souveraineté de l'Etat libanais sur son territoire. L'ambassadeur israélien aux Etats-Unis, Daniel AYALON, estime que 40% des capacités militaires du Hezbollah sont d'ores et déjà détruites.
Au contraire, oscillant à l'unisson du président français Jacques CHIRAC (dont le ministre de la Défense Michèle ALLIOT-MARIE dénigre au reste l'attentisme voire la force d'entrave américaine), le secrétaire général des Nations Unies Kofi ANNAN demande depuis le 20 juillet la négociation d'un cessez-le-feu immédiat.
Le journaliste du New York Times David S. CLOUD révèle que l'administration du président George W. BUSH est effectivement en situation de quasi co-belligérance (au même titre que le régime iranien lorsqu'il finance, entraîne et arme le Hezbollah) puisqu'elle a récemment accéléré la livraison (certes prévue depuis 2005) de munitions de précision à guidage laser -- une centaine de bombes GBU-28 ayant vocation à traiter les bunkers souterrains où se trouvent les fonctions de commandement et de contrôle -- et par satellite -- des bombes ayant vocation à traiter les sites de lancement de missiles (David S. CLOUD, Helene COOPER, "U.S. Speeds Up Bomb Delivery ofr the Israelis", The New York Times, 22 juillet 2006).
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Dans un entretien accordé au quotidien italien Corriere della Sera, premier ministre libanais Fouad SINIORA soutient que la milice chiite du Hezbollah doit être désarmée puis démantelée car elle a créé "un Etat dans l'Etat" et poursuit un agenda promouvant les intérêts extranationaux de l'Iran et de la Syrie.
M. SINIORA pose trois conditions au désarmement du Hezbollah:
Dans un entretien accordé à la radio française France Inter, le président libanais Emile LAHOUD qualifie l'offensive israélienne au Liban de "massacre".
De son côté, le ministre israélien des Transports également membre du Cabinet de Sécurité, Shaul MOFAZ, affirme que les capacités offensives du Hezbollah sont déjà à moitié anéanties et que l'Etat d'Israël est déterminé à parachever la réduction des capacités militaires de la milice chiite libanaise , l'élimination de ses commandants puis la perturbation de sa chaîne de commandement.
L'arsenal offensif du Hezbollah comprend principalement (par portée croissante):
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S'il promet que le gouvernement iranien répondra formellement le 22 août 2006 au paquet de mesures incitatives et dissuasives élaboré par l'UE-3 puis approuvé par les Etats-Unis, la Chine et la Russie avant d'être présenté au gouvernement iranien par Javier SOLANA, le Conseil Suprême pour la Sécurité Nationale iranien avertit que l'imposition de sanctions par le Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) aboutirait à une révision de la politique nucléaire de la République Islamique d'Iran.
Au lendemain de la troisième rencontre infructueuse entre le Haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité commun (Javier SOLANA) et le négociateur en chef iranien sur le programme nucléaire litigieux de la République Islamique d'Iran (Ali LARIJANI), le groupe "P-5+1" (cinq membres permanents du CSNU plus l'Allemagne en tant que membre de l'UE-3) a exprimé le 12 juillet 2006 sa "profonde déception" faute d'indice de la volonté du gouvernement iranien de négocier (l'Iran refuse de suspendre préalablement ses activités d'enrichissement d'uranium et de traitement des déchets nucléaires) et a annoncé n'avoir "d'autre choix" que de renvoyer le dossier litigieux devant le CSNU (Philippe DOUSTE-BLAZY, P-5+1 Statement: Negotiations With Iran, Paris, France, 12 juillet 2006).
Parce que le gouvernement iranien a échoué à amorcer les négociations -- envoyant au mieux des signaux équivoques et prétendant ne répondre que le 22 août à l'offre du 6 juin 2006 --, le groupe P-5+1 (y compris les puissances chinoise et russe initialement réticentes) projette de voter une résolution du CSNU (option contraignante) exigeant du réfractaire la suspension de ses activités d'enrichissement d'uranium et de traitement des déchets nucléaires; cette résolution débouchera sur une alternative:
Au cours de sa rencontre du 11 juillet avec M. SOLANA, M. LARIJANI était réputé articuler la réponse du gouvernement iranien au paquet de mesures incitatives et dissuasives élaboré par l'UE-3 (Allemagne, France et Grande-Bretagne au nom de l'Union européenne), approuvé par les Etats-Unis, la Chine et la Russie le 1er juin (formule "P-5+1": cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies plus l'Allemagne en tant que membre de l'UE-3) puis formellement présenté au gouvernement iranien le 6 juin par M. SOLANA.
A condition que l'Iran suspende de manière "immédiate", "complète" et "vérifiable" (Condoleezza RICE, discours du 31 mai 2006) ses activités d'enrichissement d'uranium et de traitement des déchets nucléaires, les principales mesures incitatives que contient l'offre du "P-5+1" sont (importance décroissante):
Découlant du référé immédiat devant le CSNU qui suivrait un refus iranien, les principales mesures dissuasives que contient l'offre du "P-5+1" sont:
Si la déclaration du P-5+1 du 12 juillet est le produit d'un consensus ad hoc entre ses membres, cette convergence stratégique pourrait s'effacer devant les divergences tactiques (liées d'abord aux délais impartis au gouvernement iranien pour répondre, ensuite aux modalités des éventuelles sanctions) entre d'un côté les Etats-Unis, l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne et, de l'autre, la Chine et la Russie (laquelle a pu au reste n'être motivée que par l'imminence du sommet du G-8 qu'elle organise les 15-7 juillet 2006 à Saint-Pétersbourg) -- deux membres permanents dotés du droit de veto. Si les divergences tactiques l'emportaient sur la convergence stratégique, elles infirmeraient alors le diagnostic d'une erreur de calcul de la part du président iranien Mahmoud AHMADINEJAD relativement au soutien sino-russe.
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Le porte-parole du département d'Etat Sean McCORMACK rappelle que Mme RICE conditionne sa médiation dans le processus diplomatique pour la résolution de la crise israélo-libanaise à son utilité, laquelle dépend du caractère propice -- ou non -- de la situation sur le terrain au traitement des "causes profondes" du conflit armé en vue d'une "solution politique durable" à la violence, autrement dit un "changement stratégique" par rapport au statu quo ante bellum -- et non sa restauration à laquelle seuls les gouvernements iranien et syrien ont au demeurant intérêt (Sean McCORMACK, Daily Press Briefing, 20 juillet 2006).
M. McCORMACK identifie à nouveau les attaques du Hezbollah et son double parrainage par les régimes iranien et syrien au titre des "causes profondes" puis réaffirme que la solution politique durable recherchée exclut un cessez-le-feu tactique à l'abri duquel la milice chiite libanaise pourrait se "regrouper", se "réarmer" et se "renforcer" mais inclut en revanche l'aptitude du gouvernement libanais à mettre effectivement en oeuvre la résolution 1559 du Conseil de sécurité des Nations Unies (2004). En revêtant l'état final recherché d'une dimension stratégique et politique et non seulement tactique, Mme RICE élabore selon son porte-parole un agenda ambitieux qui s'inscrit dans un cadre plus large que la seule crise israélo-libanaise -- le crépuscule d'un "ancien ordre" régional auquel succède l'aube d'un "nouvel ordre" fondé sur la démocratie et les libertés individuelles en marge duquel les régimes iranien et syrien se sont d'ores et déjà placés en refusant de condamner les attaques du Hezbollah contre Israël.
A une question sur les acceptions divergentes des "causes profondes" de la violence au Moyen-Orient entre le président George W. BUSH (le double parrainage irano-syrien de la "guerre contre la terreur") et le secrétaire général des Nations Unies Kofi ANNAN (le blocage du processus de paix israélo-palestinien), le porte-parole de la Maison-Blanche Tony SNOW oppose l'analyse extensive du président à celle restrictive des Nations Unies (Tony SNOW, Press Briefing by Tony Snow, 20 juillet 2006). L'état final souhaité par les Etats-Unis est selon lui triple:
Le représentant permanent des Etats-Unis auprès de l'ONU, John R. BOLTON, confirme enfin la posture de l'administration BUSH: la "cause profonde" du conflit armé israélo-libanais réside dans les "actes terroristes du Hezbollah parrainés par l'Iran et la Syrie" (John R. BOLTON, Situation in the Middle East, Iran, and Other Matters, New York City, 20 juillet 2006).
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Le journaliste du Washington Post Michael ABRAMOWITZ rapporte que les leaders d'opinion conservateurs -- chroniqueurs et intellectuels -- se démarquent des parlementaires du parti républicain pour critiquer la pusillanimité, la passivité et le néo-multilatéralisme de la politique étrangère menée par l'administration du président George W. BUSH sur cinq principaux dossiers (Michael ABRAMOWITZ, "Conservative Anger Grows Over Bush's Foreign Policy", The Washington Post, 19 juillet 2006):
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Dans une déclaration conjointe, l'ambassadeur américain en Irak et le commandant des forces américaines mobilisées sur le théâtre d'opération irakien, Zalmay KHALILZAD et le général George W. CASEY, condamnent les attaques de Mahmoudiyah (17 juillet) et de Koufa (18 juillet) qu'ils imputent respectivement à des "escadrons de la mort" et à des "terroristes" puis exhortent les dirigeants politiques irakiens à exercer leur responsabilité en mettant effectivement en oeuvre le Plan de Réconciliation Nationale formellement présenté par le premier ministre Nouri Kamal AL-MALIKI au Conseil des Représentants le 25 juin 2006 (Zalmay KHALILZAD, George CASEY, Joint Statement by U.S. Ambassador to Iraq Zalmay Khalilzad and Commander, MNF-I, General George Casey, 19 juillet 2006).
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Confirmant le quotidien nippon Yomiuri Shimbun en date du 26 juin 2006, l'administration du président George W. BUSH informe le gouvernement japonais de son intention de déployer dès août 2006 trois batteries de missiles sol-air intercepteurs Patriot Advanced Capability 3 (PAC-3) sur la base aérienne de Kadena dans le sud de l'archipel sur l'île d'Okinawa -- soit entre 384 missiles (une batterie comprend généralement huit lanceurs comptant chacun 16 missiles). Ce système de défense anti-missile balistique en phase finale devrait être pleinement opérationnel à partir de mars 2007.
L'annonce du gouvernement américain intervient:
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Si le secrétaire d'Etat Condoleezza RICE souhaite la "cessation de la violence" dans la crise de haute intensité qui oppose Israël à la milice chiite libanaise du Hezbollah, violence qui engendre des coûts -- humain et matériel -- importants, le porte-parole du département d'Etat Sean McCORMACK rappelle que Mme RICE conditionne sa médiation dans le processus diplomatique à son utilité, laquelle dépend selon elle d'une situation sur le terrain propice au traitement des "causes profondes" du conflit (les attaques du Hezbollah et le double parrainage des régimes iranien et syrien) en vue d'un "solution [politique] durable" c'est-à-dire représentant un progrès par rapport au -- et non la restauration du -- statu quo ante bellum (Sean McCORMACK, Daily Press Briefing, 19 juillet 2006).
M. McCORMACK précise que seuls les régimes iranien et syrien ont intérêt à la restauration du statu quo ante alors qu'une "solution durable" selon la communauté internationale exclut un cessez-le-feu à l'abri duquel la milice chiite puisse se "regrouper", se "réarmer" et se "renforcer".
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Le négociateur en chef sur le dossier nucléaire nord-coréen, l'assistant du secrétaire d'Etat pour les Affaires de l'Asie de l'est et du Pacifique Christopher R. HILL, déclare douter de la volonté du régime nord-coréen de réintégrer les Six-Party Talks (SPT) sur son programme nucléaire litigieux. Par conséquent, il ne se rendra à Pyongyang qu'à la condition que le régime nord-coréen ferme le réacteur nucléaire de Yongbyon.
Cette déclaration intervient quatre jours après que les 15 membres du Conseil de sécurité des Nations Unies ont voté à l'unanimité la résolution 1695, laquelle -- votée sur le fondement juridique du chapitre VI de la Charte des Nations (qui ne prévoit pas l'imposition de sanctions multilatérales, a fortiori le recours à la force armée) conformément à la volonté chinoise (SECURITY COUNCIL, United Nations Security Council Condemns Democratic People's Republic of Korea's Missile Launches, 15 juillet 2006):
Alors que les SPT sur son programme nucléaire se trouvaient dans une impasse, la Corée du nord a déclaré en mars 2005 ne plus être liée par le moratoire sur les tests de missiles à longue portée qu'elle s'était imposé le 13 septembre 1999 consécutivement à la crise du 31 août 1998 (un missile Taepodong-1 avait survolé le Japon), puis qu'elle avait confirmé en 2001 et 2002, et a procédé aux tests de plusieurs missiles à courte portée. La série de lancements du 4 juillet 2006 a confirmé la capacité de nuisance potentielle du régime nord-coréen, lequel disposerait des vecteurs de la capacité nucléaire militaire dont il se prévaut sur le papier depuis le 10 février 2005 (aucun test n'a confirmé cette capacité autoproclamée).
Le régime nord-coréen a suspendu en novembre 2005 sa participation aux SPT (lesquels regroupaient Etats-Unis, Corée du nord, Corée du sud, Chine, Japon et Russie en vue du démantèlement "complet", "vérifiable" et "irréversible" des programmes et installations nucléaires nord-coréens) consécutivement à l'imposition de sanctions économiques prises par les Etats-Unis en septembre 2005 -- contre une banque (Banco Delta Asia à Macau) et huit entreprises nord-coréennes officiellement accusées de contrefaçon, blanchiment d'argent et trafic de drogue -- et perçues comme visant à l'isoler. Depuis, en dépit de la déclaration conjointe du 19 septembre 2005, la Corée du nord conditionne la reprise des pourparlers au retrait des sanctions tandis que les Etats-Unis maintiennent un découplage entre les SPT et les sanctions économiques, exhortant la puissance nucléaire de facto à renouer sans pré-conditions le fil de la négociation.
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Dans un communiqué diffusé sur l'Internet, le Conseil Consultatif des Moudjahidin d'Irak (CCMI) revendique la responsabilité de l'attentat suicide qui a tué 53 personnes et en a blessé 130 devant la principale mosquée de Koufa le 18 juillet 2006. Cet attentat ciblait des membres de la milice chiite de la Brigade al-Ghadr.
Le CCMI est une organisation "parapluie" créée le 21 janvier 2006 qui regroupe huit groupes insurgés -- dont l'Organisation al-Qaida en Mésopotamie -- dont elle a vocation à agréger les initiatives terroristes -- militaires, politiques et médiatiques -- à travers l'Irak en réduisant la duplication des activités (voir schéma des principaux groupes insurgés sunnites dans la rubrique "papiers"). Le Conseil affiche le triple objectif de "libérer l'Irak de l'occupation, unir et diriger les efforts des moudjahidin et élever l'étendard de l'islam" qui n'est autre que la synthèse des objectifs de ses membres constitutifs: bouter les troupes de la Force Multinationale hors d'Irak puis y créer un califat.
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Si ses enjeux sont importants (la sécurité d'Israël, l'avenir du gouvernement de l'Autorité Palestinienne dominé par le Hamas, l'indépendance ainsi que la souveraineté du Liban et les rôles dévolus aux acteurs armés non étatiques que sont la branche militaire du Hamas et le Hezbollah) et si elle s'inscrit dans le cadre plus large d'une stratégie indirecte de l'axe syro-iranien par acteurs armés non étatiques interposés (un conflit par procuration mené par le Hamas et le Hezbollah), Edward N. LUTTWAK estime que la crise israélo-libano-palestinienne n'est pas susceptible d'escalader en conflit régional (Edward N. LUTTWAK, "A Conflict That Will Stay Close to Home", The New York Times, 18 juillet 2006).
L'analyste du Center for Strategic and International Studies étaye son hypothèse du confinement de la crise en cours par trois arguments. D'abord, l'isolement du Hamas sur l'échiquier régional en tant que l'Organisation de la Résistance Armée est la déclinaison palestinienne des Frères Musulmans, formation politique à vocation panislamique combattue par la plupart des régimes moyen-orientaux (principalement le régime du président égyptien Hosni MOUBARAK et celui du roi ABDALLAH de Jordanie) en raison de son opposition politique conventionnelle. Les gouvernements égyptien, jordanien et saoudien estiment ainsi que "l'aventurisme" du Hezbollah dessert les "intérêts arabes" en exposant malgré eux les pays arabes à de "graves dangers".
Ensuite, l'isolement du Hezbollah sur l'échiquier régional en tant que la milice hybride (à la fois parti politique et guérilla) est perçue dans l'espace arabo-musulman comme la cinquième colonne de la République Islamique [chiite] d'Iran, l'activation du clivage religieux chiite-sunnite continuant de surdéterminer les solidarités au Moyen-Orient (reléguant les facteurs identitaires de l'ethnie ou de la langue comme déterminants des conflits)
Enfin, si l'Iran et la Syrie parviennent à mobiliser le soutien de l'opinion publique arabo-musulmane contre Israël en dépit de leurs handicaps respectifs (à l'échelle régionale, le régime iranien est dominé par la minorité perse et chiite tandis que le régime syrien est dominé par la minorité allawite), leurs faibles capacités militaires relatives maintiennent le ratio du calcul utilitaire de type coûts/avantages très inférieur à 1, interdisant le déclenchement d'un conflit conventionnel contre les Forces de Défense Israéliennes.
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Le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar ZEBARI, annonce que l'Etat irakien va normaliser ses relations diplomatiques avec le régime baasiste syrien longtemps accusé depuis le changement de régime (avril 2003):
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Un individu met à feu le véhicule explosif d'où il harangue des demandeurs d'emploi journalier de la ville de Koufa (160 km au sud de Bagdad) devant la principale mosquée, tuant 53 personnes et en blessant 130.
Lieu du sanctuaire Bin Aqil dédié au martyr de l'imam Ali (cousin et gendre du prophète Mahomet), la ville de Koufa est proche de Nadjaf, centre de commandement et de contrôle de la milice chiite de l'Armée du Mahdi; c'est d'ailleurs au sanctuaire Bin Aqil que son commandant Moqtada AL-SADR prononce le prêche du vendredi (khutba).
L'Armée du Mahdi est la milice chiite hybride -- à la fois parti et guérilla -- créée en juin 2003 par Moqtada AL-SADR et composée de 5 à 10 000 hommes recrutés parmi les déshérités pour lesquels elle joue un rôle social important.
Qualifiant d'ores et déjà la violence entre communautés ethno-confessionnelles de guerre civile, le président de la principale formation politique arabe sunnite (le Parti Islamique Irakien), Ayad SAMARAIE, exhorte les citoyens irakiens à ne pas s'abîmer dans une "grave escalade de la violence" en enclenchant le cycle attentats -- représailles -- contre-représailles.
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Le China Times rapporte que les Etats-Unis s'engagent à vendre à Taiwan 66 avions de combat F-16 C/D Block 52 pour une valeur de 3,1 milliards de dollars américains.
La classe C/D du F-16 dispose d'une portée et de capacités d'attaque au sol plus importantes que la classe A/B dont l'île rebelle possède plusieurs exemplaires depuis 1992.
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En déclarant que les "soutiens" du Hezbollah -- la Syrie mais aussi l'Iran -- sont responsables des "prochaines étapes décisives" de la crise israélo-libano-palestinienne et doivent user de leur influence pour que la milice chiite cesse ses tirs de roquettes contre Israël et libère les soldats des Forces Israéliennes de Défense en vue d'amorcer un processus diplomatique, le porte-parole de la Maison-Blanche, Tony SNOW, reconnaît implicitement que l'Iran a su capitaliser sur la crise israélo-libano-palestinienne en sublimant l'obstacle du double clivage ethnique (minorité perse contre majorité arabe) et religieux (minorité chiite contre majorité sunnite) pour mobiliser le soutien de l'opinion publique arabo-musulmane et étendre sa sphère d'influence régionale (Tony SNOW, Press Briefing by Tony Snow, 18 juillet 2006).
M. SNOW octroie ainsi au régime iranien un rôle de protagoniste dans la résolution diplomatique de la crise israélo-libano-palestinienne, ce que ce dernier recherchait via une stratégie indirecte par acteurs armés non étatiques interposés. Il complète au demeurant le propos du président George W. BUSH suspectant le régime syrien d'être tenté de renouer avec une politique d'influence au Liban après en avoir retiré ses 14 000 militaires sous la pression de la communauté internationale en mai 2005 -- mettant ainsi un terme à 29 ans d'occupation.
A l'issue d'un débriefing à l'attention des membres du Congrès sur le sommet du G-8 organisé les 15-7 juillet 2006 à Saint-Pétersbourg, le président George W. BUSH postule qu'au-delà des considérations tactiques et humanitaires les "situations tragiques" constituent parfois des opportunités stratégiques, notamment lorsqu'elles ont le mérite de clarifier certaines situations internationales et de remettre en cause un statu quo inacceptable -- en l'espèce la dégradation de la souveraineté de l'Etat libanais par l'acteur armé non étatique du Hezbollah, lequel est doublement parrainé par les régimes iranien et syrien (George W. BUSH, President Bush Meets with Bipartisan Members of Congress on the G8 Summit, 18 juillet 2006). M. BUSH applique ainsi sa "doctrine" (non discrimination entre les organisations terroristes et les Etats qui les parrainent aux fins de reterritorialisation de la dissuasion) en soutenant que la "cause profonde" du conflit qui oppose l'Etat d'Israël au Hezbollah réside dans les "attaques terroristes" contre un "pays démocratique" partiellement "inspirées par les Etats-nations" iranien et syrien. S'il soutient l'exercice par Israël de son droit de légitime défense, le président formule trois recommandations pour la résolution de la crise:
A l'issue d'une rencontre avec le ministre égyptien des Affaires étrangères, la secrétaire d'Etat Condoleezza RICE estime que le conflit n'est pas suffisamment "mûr" pour être résolu par l'intervention diplomatique des Etats-Unis. Considère que cette dernière doit être de dernier recours lorsqu'il s'agira de traiter les déterminants sous-jacents ou profonds du conflit (niveau stratégique) en vue de "créer les conditions durables du progrès politique".
Le président du parlement iranien, Gholam Ali HADDAD-ADEL, affirme de son côté que l'ensemble du territoire israélien est à portée des attaques du Hezbollah dont il loue le dirigeant, cheikh Hassan NASRALLAH. Réciproquement, le porte-parole du parti de dieux ajoute que son organisation attaquerait les intérêts américains et/ou israéliens à travers le monde si l'ayatollah Ali KHAMENEI l'enjoignait.
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Après avoir attaqué le cortège assistant à l'enterrement d'un milicien de l'Armée du Mahdi, une cinquantaine d'individus masqués revêtus de l'uniforme des forces de sécurité irakiennes tuent 48 personnes et en blessent 80 au cours d'une opération semi-conventionnelle de 30 minutes, ouvrant le feu (lances-roquettes antichar RPG-7, fusils d'assaut Kalachnikov AK-47, mitrailleuses RPK et grenades à main) à plusieurs reprises sur un marché d'un quartier majoritairement arabe chiite de Mahmoudiyah (40 km au sud de Bagdad).
L'Organisation al-Qaida en Mésopotamie revendique par écrit la responsabilité de l'attaque ayant vocation à éliminer plusieurs dirigeants locaux de la milice chiite de l'Armée du Mahdi.
Milice chiite hybride à la fois parti et guérilla créée en juin 2003 par Moqtada AL-SADR et composée de 5 à 10 000 hommes recrutés parmi les deshérités ou mustazafin (notamment du quartier pauvre de la capitale renommé Sadr City ainsi que des villes de Nadjaf -- où se trouve le centre de commandement et de contrôle de la milice -- et Koût) pour lesquels elle joue un rôle social important, l'Armée du Mahdi est réputée nourrir le cycle attentats--représailles--contre-représailes en menant des représailles massives (de type exécutions sommaires) contre la minorité arabe sunnite consécutivement aux attentats suicides ou enlèvements visant la majorité arabe chiite.
En signe de protestation devant l'incurie des forces chargées du maintien de l'ordre public (irakiennes comme américaine), les parlementaires du Bloc Sadr (30/275 sièges) ne participeront pas aux sessions du Conseil des Représentants pendant une durée indéfinie.
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Au cours d'une conférence de presse consacrée à la crise israélo-libano-palestinienne amorcée le 25 juin puis aggravée le 12 juillet, le secrétaire d'Etat Condoleezza RICE maintient que le moyen de parvenir à l'état final recherché au niveau stratégique (une "solution à deux Etats dans les Territoires palestiniens" ainsi qu'un Liban "indépendant" et "souverain") reste le "cadre politique établi par la communauté internationale" au travers de deux "véhicules" (Condoleezza RICE, Press Briefing: Situation in the Middle East, Strelna, Russie, 16 juillet 2006):
Si elle se dit préoccupée par les violences en cours -- notamment les pertes humaines civiles tant israéliennes que libanaises et palestiniennes --, Mme RICE n'en considère pas moins que le traitement des "extrémistes" (la branche militaire du Hamas et le Hezbollah) doit tendre à une réduction militaire complète afin que le terme de la violence soit la fondation d'une paix "durable", confirmant ainsi le soutien déjà octroyé par le Congrès à Israël pour une opération totale visant l'anéantissement des acteurs non étatiques palestinien et libanais. Mme RICE ajoute nommément que les gouvernements iranien et syrien soutiennent les organisations terroristes du Hamas et du Hezbollah.
Nonobstant la mobilisation des forces américaines sur le théâtre d'opération irakien et la marge de manoeuvre limitée de l'administration BUSH dans la région (défaut de relations diplomatiques avec l'Iran et la Syrie mais soutien traditionnel à Israël), Mme RICE n'exclut pas sur la chaîne de télévision Fox ("Fox News Sunday") d'entamer une "diplomatie de la navette" sur le modèle de celle menée par l'ancien secrétaire d'Etat en même temps que Conseiller pour la sécurité nationale dans l'administration du président Jimmy CARTER, Henry A. KISSINGER.
L'actualité politique pesant sur l'agenda économique formel du sommet du G-8 organisé par la Russie à Saint-Pétersbourg les 15-7 juillet 2006, les huit pays les plus industrialisés se disent aussi "profondément préoccupés" par les pertes -- humaines et matérielles -- que cause la crise puis recommandent également -- au-delà de la seule réduction tactique des "forces extrémistes" (Hamas + Hezbollah) -- de solutionner la crise israélo-libano-palestinien dans le cadre juridique établi par la communauté internationale -- feuille de route + résolution 1559 (Statement by Group of Eight Leaders, 16 juillet 2006). Ainsi, si ces extrémistes doivent "immédiatement cesser" leurs attaques, Israël doit en contrepartie "exercer la plus haute retenue" et se préoccuper des conséquences humanitaires de ses actions militaires.
Considérant l'action "sans limites ou lignes rouges" de son ennemi (israélien), le dirigeant du Hezbollah, cheikh Hassan NASRALLAH, estime n'avoir d'autre choix que de frapper des cibles civiles israéliennes et avertit Israël de "nouvelles surprises" (après l'attaque réussie d'un navire militaire israélien au large de Beyrouth).
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Le président George W. BUSH participe au sommet annuel des huit pays les plus industrialisés (G-8) que la Russie organise à Saint-Pétersbourg les 15-7 juillet 2006 avec le double objectif de discuter plusieurs problématiques régionales et faire progresser le point de vue des Etats-Unis sur leurs dossiers prioritaires (WHITE HOUSE, Background Briefing by Senior Administration Officials on the President's Trip to the G-8 Summit in Saint Petersburg, Russia, 6 juillet 2006). Les Etats membres du G-7/8 ont décidé en 2002 (sommet d'Alberta, Canada) de confier l'organisation du sommet de 2006 à la Russie, participant actif du G-7/8 depuis 1997 quoique dépourvu de siège permanent. Le président chinois HU Jintao participe au sommet en tant qu'observateur.
Au cours des rencontres multilatérales, M. BUSH souhaitent aborde huit principales thématiques:
L'agenda élaboré par la Russie en tant que pays-hôte comporte deux thématiques supplémentaires:
L'actualité politique pèse cependant sur l'agenda formel, transformant un sommet voué à l'économie en séminaire de gestion plus ou moins consensuelle des crises -- irakienne, iranienne, israélo-palestino-libanaise, nord-coréenne et soudanaise (province soudanaise du Darfour).
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Les 15 membres du Conseil de sécurité des Nations Unies votent à l'unanimité la résolution 1695, laquelle -- votée sur le fondement juridique du chapitre VI de la Charte des Nations (qui ne prévoit pas l'imposition de sanctions multilatérales, a fortiori le recours à la force armée) conformément à la volonté chinoise (SECURITY COUNCIL, United Nations Security Council Condemns Democratic People's Republic of Korea's Missile Launches, 15 juillet 2006):
Alors que les SPT sur son programme nucléaire se trouvaient dans une impasse, la Corée du nord a déclaré en mars 2005 ne plus être liée par le moratoire sur les tests de missiles à longue portée qu'elle s'était imposé le 13 septembre 1999 consécutivement à la crise du 31 août 1998 (un missile Taepodong-1 avait survolé le Japon), puis qu'elle avait confirmé en 2001 et 2002, et a procédé aux tests de plusieurs missiles à courte portée. La série de lancements du 4 juillet 2006 a confirmé la capacité de nuisance potentielle du régime nord-coréen, lequel disposerait des vecteurs de la capacité nucléaire militaire dont il se prévaut sur le papier depuis le 10 février 2005 (aucun test n'a confirmé cette capacité autoproclamée).
Le régime nord-coréen a suspendu en novembre 2005 sa participation aux SPT (lesquels regroupaient Etats-Unis, Corée du nord, Corée du sud, Chine, Japon et Russie en vue du démantèlement "complet", "vérifiable" et "irréversible" des programmes et installations nucléaires nord-coréens) consécutivement à l'imposition de sanctions économiques prises par les Etats-Unis en septembre 2005 -- contre une banque (Banco Delta Asia à Macau) et huit entreprises nord-coréennes officiellement accusées de contrefaçon, blanchiment d'argent et trafic de drogue -- et perçues comme visant à l'isoler. Depuis, en dépit de la déclaration conjointe du 19 septembre 2005, la Corée du nord conditionne la reprise des pourparlers au retrait des sanctions tandis que les Etats-Unis maintiennent un découplage entre les SPT et les sanctions économiques, exhortant la puissance nucléaire de facto à renouer sans pré-conditions le fil de la négociation.
L'ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'ONU, John R. BOLTON, insiste sur la gravité de la situation en soulignant que la résolution 1695 -- formalisation d'une action du CSNU "univoque" et "unanime" -- est la première à l'encontre du régime nord-coréen depuis 1993; il ajoute que que les Etats-Unis espèrent du régime incriminé la "décision stratégique" d'abandonner son programme nucléaire militaire et celui des tests de missiles balistiques.
L'ambassadeur nord-coréen auprès de l'ONU, PAK Gil Yon, condamne l'instrumentalisation politique de l'enceinte du CSNU, rejette "totalement" les sanctions imposées à l'encontre de la République populaire démocratique de Corée et prévient de la poursuite des tests de missiles.
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En marge des rencontres multilatérales du sommet des huit pays les plus industrialisés (G-8) que la Russie organise à Saint-Pétersbourg les 15-7 juillet 2006 et en dépit d'initiatives de coopération, les rencontres bilatérales entre le président George W. BUSH et son homologue russe Vladimir POUTINE révèlent moins la convergence stratégique que les divergences tactiques des relations bilatérales américano-russes (George W. BUSH, President Bush and Russian President Putin Participate in Press Availability, Strelna, Russie, 15 juillet 2006).
Premièrement les coopérations. Outre une initiative globale de lutte contre le terrorisme nucléaire (The Global Initiative to Combat Nuclear Terrorism, 15 juillet 2006: amélioration des contrôles du matériel et des infrastructures nucléaires ainsi que répression des trafiquants nucléaires), le président George W. BUSH et son homologue russe Vladimir POUTINE poursuivent deux initiatives bilatérales en marge du sommet:
D'abord un accord commercial bilatéral qui lèverait les hypothèques américaines à l'adhésion de la Russie (première économie des économies hors OMC) à l'OMC. Si les Etats-Unis renoncent à l'ouverture du secteur bancaire russe aux investissements étrangers tandis que la Russie accepte d'ouvrir son secteur de l'assurance (ouverture toutefois échelonnée sur sept ans) en vue de la finalisation de l'accord, sa conclusion n'en est pas moins ajournée par les premiers faute d'entente avec la seconde sur l'ouverture de son secteur des services financiers, le terme de ses subventions agricoles russes (9,2 milliards de dollars américains par an) et la répression effective de la contrefaçon (conformément aux normes de protection des droits de propriété intellectuelle).
La conclusion à venir de l'accord ouvrira des perspectives d'investissements aux entreprises américaines des secteurs de l'énergie et de l'aéronautique:
Ensuite l'ouverture des négociations formelles d'un accord de coopération nucléaire civile qui met un terme aux restrictions bilatérales datant de la guerre froide. Revirement par rapport à la posture des administrations américaines depuis la fin de la guerre froide (conditionnement de la coopération nucléaire civile avec la Russie à l'interruption de son "assistance aux programmes de l'Iran en matière de missiles, de nucléaire et d'armes conventionnelles avancées" selon une lettre de M. BUSH à M. POUTINE en date de 2002), cette coopération comporte deux volets:
La volonté de coopérer en matière nucléaire civile est le produit de la rencontre des intérêts nationaux américains et russes:
Si la Douma a autorité en 2001 (contre l'opposition de 90% de l'opinion publique) l'importation, le stockage et le retraitement des déchets radioactifs étrangers, ce projet de coopération -- pourtant dispensé d'approbation par le Congrès (la coopération est d'emblée conforme à l'Atomic Energy Act car la Russie est une puissance nucléaire officielle) -- pourrait agréger une opposition ad hoc (habituellement morcelée car dispersée sur le spectre politico-idéologique) entre la droite conservatrice antirusse, la gauche écologiste antinucléaire et le centre préoccupé par le non-respect des droits de l'homme. Les sénateurs de la Commission de l'Energie ont déjà averti M. BUSH le 12 juillet 2006 qu'ils s'opposeraient à un accord commercial prévoyant d'augmenter les importations d'uranium enrichi russe, les Etats-Unis dépendant déjà de la Russie pour la moitié de l'uranium enrichie que consomment leurs réacteurs nucléaires.
Deuxièmement les irritants ou compétitions. Au cours des rencontres bilatérales en marge du sommet avec son homologue russe Vladimir POUTINE, M. BUSH souhaite une discussion "franche et honnête" afin d'aborder l'ensemble des dossiers bilatéraux, y compris les préoccupations des Etats-Unis à l'égard de la crispation autoritaire de l'exécutif (une rencontre de soutien aux membres de la société civile russe a été organisée le 14 juillet pour dénoncer l'érosion des contre-pouvoirs, le reflux de la démocratie ou la démocratie dirigée -- l'affaire Youkos qui frappe Mikhail KHODORKOVSKY illustre la politisation de l'Etat de droit) et de la tentation de la Russie de renouer avec une politique de zones d'influence dans l'espace post-soviétique.
Forte de ses ressources énergétiques (15% des exportations mondiales de pétrole et 25% des exportations mondiales de gaz), de l'appréciation de ses relations bilatérales avec les principaux pays producteurs énergétiques, de l'absence de front européen (a fortiori occidental) uni à son encontre (l'Allemagne et la France maintiennent des relations commerciales bilatérales intenses avec la Russie), enhardi par un renouveau du souverainisme, la Russie mène une politique étrangère qui s'oppose effectivement de plus en plus fermement (conflictualisation des dissonances) non seulement à l'influence américaine en Asie centrale mais encore aux efforts américains pour un changement de régime en Iran, en Syrie, au Venezuela et dans les Territoires palestiniens.
D'abord l'opposition à l'influence américaine en Asie centrale qui s'inscrit dans le cadre large d'un "grand jeu" dans la région auquel s'ajoutent le financement des séparatismes moldave (Transnistrie), géorgien (Ossétie du sud et Abkhazie) et azerbaïdjanais (Haut Karabakh) ainsi que l'opposition russe à l'élargissement de l'OTAN à l'Ukraine et à la Géorgie (projet qualifié de "changement géopolitique colossal" s'il devait être approuvé lors du sommet de l'OTAN à Riga en novembre 2006): la politique étrangère russe a pour priorité de restaurer l'influence de Moscou en Asie centrale en contre-confinant la présence américaine via l'Organisation du Traité de Sécurité Collective (créée en mai 2002, l'OTSC regroupe l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, la Russie et le Tadjikistan) et d'éventuelles forces de maintien de la paix. Pour cela, la présence militaire russe a été renforcée en Asie centrale tandis que l'OTSC joue un rôle croissant dans les problématiques de sécurité centro-asiatiques:
Ensuite l'opposition aux efforts américains pour un changement de régime en Iran, en Syrie, au Venezuela et dans les Territoires palestiniens:
La dégradation des relations bilatérales américano-russes est encore refléchie -- en même temps qu'alimentée -- par plusieurs gesticulations récentes:
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En contrepartie d'une compensation et d'une assistance d'un montant de 150 millions de dollars, le gouvernement kirghize renouvelle le bail de l'armée américaine pour l''utilisation de la base aérienne de Manas, pas de tir des soutiens aériens en Afghanistan dans le cadre de l'Opération Enduring Freedom. Parce qu'il est dans la région Asie centrale l'unique locataire d'une base aérienne aux Etats-Unis -- lesquels sont par conséquent captifs --, le gouvernement kirghize réussit à augmenter le coût indirect de l'utilisation de la base après avoir menacé de multiplier son loyer par dix (200 millions de dollars américains).
Cet accord intervient quatre jours après le troisième déplacement du secrétaire à la Défense au Tadjikistan depuis 2001 (auparavant novembre 2001 puis juillet 2005), lequel était motivé par le désir de Washington de sécuriser les baux de trois bases militaires tadjiks (Kurgan-Tyube, Khujand et Kulyab) destinées à compenser la perte de la base aérienne de Karshi-Khanabad (K2) en Ouzbékistan alors que celle de Manas au Kirghizstan apparaissait encore incertaine et que le régime tadjik pouvait être tenté de laisser jouer les rivalités entre la Chine, la Russie (plusieurs milliers de militaires russes de la 201ème Division d'infanterie motorisée restent stationnés au Tadjikistan depuis la guerre civile de 1992-7) et les Etats-Unis dans la sous-région jusqu'à satisfaire le plus offrant.
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